Saint Martin et l'armistice - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Saint Martin et l’armistice

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Abbaye Saint-Germain d'Auxerre. Sculpture. Saint-Martin. 16e siècle. France.

Abbaye Saint-Germain d'Auxerre. Sculpture. Saint-Martin. 16e siècle. France.

© Pascal Deloche / Godong

Que la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale coïncide avec la fête de saint Martin, une des grandes figures de la fondation du christianisme chez nous, peut être reçue comme un signe, au moins à titre militaire. Martin, en effet, était lui-même fils de militaire et l’on prétend que son nom avait un rapport avec Mars, le dieu de la guerre. Toujours est-il que ses premières années sont profondément marquées par la carrière paternelle et par son entrée dans l’armée à l’âge de quinze ans. Même si ce n’est pas de son plein gré qu’il suit l’exemple de son père, il ne fait pas de doute qu’il servit Rome, notamment dans une unité d’élite de la garde impériale. Un soldat, qui est resté dans l’imagerie populaire à cause du don de la moitié de son manteau à un pauvre transi de froid. Toutefois, chrétien de désir depuis son enfance, ses convictions lui interdisaient, selon son historien, de verser le sang, ce qui ne l’empêchait pas de s’exposer comme bouclier humain face à l’ennemi.

Cette première phase d’une existence, qui sera suivie d’une autre, extraordinairement féconde comme apôtre de la foi, nous impose une réflexion sur le paradoxe du chrétien voué à la paix dans l’esprit des béatitudes et pourtant confronté à son devoir civique. Non, le christianisme n’a jamais condamné la vocation militaire, même si sa nature est éminemment pacifique. Comment ne pas se rappeler l’épisode de l’Évangile où Jésus reçoit l’appel pressant d’un centurion de l’armée romaine en faveur de la guérison de son serviteur. Nous connaissons par cœur les paroles transposées de ce centurion pour les répéter à chaque messe : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». En écho, nous entendons Jésus déclarer: « Même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! »

La foi de ce centurion constitue-t-elle une incitation à fonder la figure d’un soldat chrétien, celui que fut Martin à sa manière ? Il est certain que dans notre histoire, et notre histoire la plus récente, il y eut des modèles de soldats affectés de la modification chrétienne. On peut penser à l’ami et compagnon de Charles de Foucauld, Laperrine. Mais il en est bien d’autres. En ce 11 novembre, ce peut être l’objet de toute une méditation.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 novembre 2019.