La cathédrale de Rochester - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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La cathédrale de Rochester

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Même avant de devenir chrétien, j’étais  « addict » aux cathédrales, et j’ai vécu pendant un certain temps en Angleterre, qui en avait d’abondantes réserves. Je ne dirai pas que les cathédrales m’ont amené à Jésus. Plutôt qu’elles ont été des stands de ravitaillement sur ma route.

Je considérais que c’étaient de grandes œuvres d’art, comme je considérais la Bible comme un des grands ouvrages de littérature. Dans les deux cas, c’était indéniable, mais toutefois, à l’époque, je « ne croyais pas en Dieu ».

J’aimais aussi beaucoup les églises paroissiales médiévales, bien qu’il m’ait fallu faire attention. Un « office » pouvait survenir n’importe quand ; un « accueillant » amical risquait de fondre sur moi à n’importe quel moment. Cela pouvait déranger ma belle intimité ; Ma focalisation sur l’architecture et les objets pouvait en être détournée.

Une fois, j’ai été coincé, et j’ai dû rester assis poliment pendant une homélie interminable par un révérend homme, qui m’a paru être un crétin. Toutefois, dans les grandes villes, je pouvais passer pour un touriste anonyme ; Au pire, pour un client possible qu’on pouvait faire passer par la boutique de cadeaux. Maintenant, je crois qu’il arrive qu’on doive payer pour visiter.

J’ai appris cela d’un délicieux correspondant l’autre jour. C’était de la part d’un prêtre catholique qui visitait Saint-Alban. Il s’est faufilé au-delà des vendeurs de tickets en disant : « Je ne paie pas pour entrer dans une propriété volée. »

Je suis un vétéran de ce genre de contretemps : Un jour, comme j’accompagnais une amie grecque devant les frises du Parthénon au « British Museum », cela se passait il y a quarante-quatre ans, mon amie passionnée a accusé le gardien du musée d’avoir volé son trésor national. Le gardien a souri : « Non madame, C’est lord Elgin qui les a pris. Je ne fais que garder son butin. »

J’imagine qu’un jour le glorieux portail occidental de Chartres sera détaché, puis « abrité » de façon permanente dans un musée lointain – de concert avec de longs morceaux de frises et de piliers.

Et imaginons une personne qui se dit catholique – dans le dégel politique du 38° siècle – réprimandant un gardien de musée. Et le gardien répondant par une plaisanterie, de la même façon.

La cathédrale de Rochester était parmi mes préférées. J’y suis passé en 1977, lors de ma marche à pied jusqu’à Cantorbéry : un noble édifice, avec une histoire glorieuse, et qui datait de siècles très anciens, avant les Normands ; la seconde église anglaise, après celle des Augustins à Cantorbéry.

La nef est restée assez telle que Gundulf l’avait dessinée au 11° siècle. Sa tour, considérablement raccourcie je crois, mais toujours visible de loin a été réparée par les francs-maçons dans les années 1920.

Quiconque en fera la visite cet été découvrira que la nef est maintenant remplie par un golf miniature. C’est une obscénité à hurler que je ne décrirai pas davantage. Appeler cela un sacrilège c’est bien peu dire ; et je m’userais le souffle inutilement – car un sacrilège, qui, autrefois, était une accusation très grave, est pour la plupart de nos contemporains une forme légère d’humour.

Des abominations du même genre ont été installées dans d’autres cathédrales anglaises. Par exemple le toboggan de fête foraine monté dans la nef à Norwich. Et beaucoup sont programmées pour les années à venir.

A Derby, l’année dernière, il y a eu un léger mouvement de protestation de la part de paroissiens quand on a passé des films avec des femmes entièrement nues et des scènes de fornication, un sacrifice païen, et une « satire » de la Vie du Christ. Comme c’est crispant et progressiste ! Si on les critique, les sponsors de tels spectacles se plaignent d’être des victimes – comptant que le grand public serait aussi stupide et dépravé qu’eux.

Les porte-paroles des relations publiques anglicanes variées – telles que la prêtresse qui se déguise en « Chanoinesse pour la mission et la croissance » à Rochester, font de larges sourires d’un air réjoui à propos des plus récentes désacralisations, tout en calomniant quiconque fait une objection. Ils ne sont scandalisés que par les objections.

Saint John Fisher a été évêque de Rochester pendant plus de trente ans. Il fut, comme le gentil lecteur devrait déjà le savoir par son missel, le seul évêque anglais qui ait refusé de reconnaître le coup de force d’Henry Tudor contre l’Eglise catholique en Angleterre. Seul Fisher, dans ce collège, était prêt à mettre sa vie en jeu pour défendre le sacrement de mariage, ainsi que la doctrine de la suprématie pontificale.

Par devoir, il est allé au martyr, condamné par un tribunal irrégulier à être pendu, éviscéré et écartelé à Tyburn. Au dernier moment, pressé de le faire exécuter avant la vigile de la Saint Jean Baptiste, le roi Henry « commua » cette sentence, et le fit envoyer à la place à la Tour de Londres pour y être décapité. C’était dans l’intention d’éviter les « mauvais présages ».

Cela s’est retourné merveilleusement contre lui, car cela a complété le parallèle avec le patron du prénom de Fisher. Car Jean Baptiste aussi fut décapité, sur ordre d’Hérode Antipas, pour avoir mis en cause la validité du mariage d’Hérode le divorcé avec cette ancienne poule, Hérodiade – parfaite ancêtre de cette poule moderne, Anne Boleyn. A cette époque catholique, cette situation « ironique » était tout à fait comprise – à travers l’Europe cultivée entière, et à travers l’Angleterre. Henry Tudor était le nouvel Hérode Antipas.

J’ai remarqué moi aussi beaucoup de semblables situations « ironiques » dans ma courte vie à travers l’histoire. Dieu a les moyens de rendre absolument évident et sans ambiguïté un mal extraordinaire et conséquent, à ceux qui ont des oreilles et des yeux. Il laisse ceux qui ont aussi un cerveau discerner, sans excuse s’ils ne réagissent pas. Leur meilleur argument est de plaider une couardise abjecte, mais leur ego les empêche de confesser même cela.

« Oui, j’ai déserté l’Eglise à l’heure où elle était dans le besoin ». Ce pourrait être le début d’une confession raisonnable. « Et oui, j’ai cherché à profiter du mal ».

Notons que toute tentative de justification sera fausse, et on peut le montrer. On a clairement choisi la voie vers l’enfer.

Que faire en ce qui concerne les actes sacrilèges ? Jésus nous en a donné un exemple dans le nettoyage du Temple de Jérusalem, lorsqu’Il s’est confronté aux marchands sur un territoire sacré, renversant leurs tables et éparpillant leurs marchandises.

De peur qu’il y ait une quelconque chicane, je mentionnerai qu’il y en a un récit dans chacun des quatre évangiles : « Et faisant un fouet avec des cordes, Il les chassa tous. »

Dans la semaine qui a suivi cette audacieuse transaction, le Christ lui-même était mort.

Mais remarquez : Il est ressuscité, et détient les clés de la mort et de l’enfer.

2 Août 2019

https://www.thecatholicthing.org/2019/08/02/rochester-cathedral/