Consacrer la France au Sacré-Cœur - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Consacrer la France au Sacré-Cœur

Deuxième monument le plus visité après Notre-Dame, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre fête à partir du 16 octobre le grand jubilé de sa consécration, il y a cent ans. Au même moment démarre aussi le centenaire de la canonisation de sainte Marguerite-Marie, religieuse chargée de répandre à tous la dévotion au Sacré- Cœur. Un groupe de laïcs, dont Domitille et Géraldine, deux mères de famille, s'est saisi de ce double anniversaire pour demander aux évêques la consécration de la France, que Louis XIV n'avait pas réalisée…
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© Alexander Johmann

À l’occasion de ce double jubilé, pourquoi souhaitez-vous que la France se consacre de nouveau au Sacré-Cœur ?

Domitille : Dans une période troublée, un moment où nos contemporains souffrent de pertes de repères et de sens, se tourner vers l’essentiel, entrer dans une démarche de conversion personnelle et de mission est urgent. La consécration de la France au Cœur de Jésus n’est pas un but en soi, ni une recette magique pour arranger nos problèmes, c’est le signe visible de notre attachement au Christ et de notre désir de conversion.

Géraldine : Nous avons choisi cette date liturgique du 16 octobre, en plein mois du Rosaire, pour commencer une prière hebdomadaire chaque vendredi précisément. Cette prière se poursuivra sur neuf mois, jusqu’au mois de juin 2020, mois consacré au Cœur de Jésus. Nous souhaitons inviter les personnes à se consacrer personnellement, familialement et à prier pour que la France soit consacrée à son Cœur, vœu que le Christ avait exprimé à sainte Marguerite-Marie.

Quel est le sens d’une telle démarche ? Est-elle politique ?

G. La démarche a jailli tout simplement de cœurs de baptisés, saisis par l’Amour du Christ et qui souhaitent exprimer leur amour. Un vrai amour est toujours réciproque. Nous croyons que le Christ nous aime puisqu’il a donné sa vie jusqu’à la mort sur la croix pour nous. Et nous vivons au quotidien de cet amour. Comment ne pas y répondre ? Une des manières d’y répondre est de renouveler notre baptême par un acte de consécration qui lui redit notre appartenance foncière et personnelle. Cet acte pour Jésus n’a rien de politique en ce qu’il n’est affilié à aucun mouvement social ou politique.

D. Le sens de cette démarche est de redire collectivement au Christ que nous voulons qu’il règne dans nos cœurs et dans nos vies. Il frappe à nos cœurs mais il est parfois si difficile de lui ouvrir en grand. Nous savons bien que nous avons besoin de poser des actes concrets, notre vie chrétienne et la liturgie nous y invitent. Ce geste de consécration est le reflet de notre élan intérieur.

à mon sens, rien de politique. Je vois simplement l’image d’une famille : chacun de ses membres a une relation personnelle avec le Seigneur et cela est bon. Mais lorsque toute la famille fait l’expérience d’une véritable communion dans la prière, lors d’une neuvaine, d’un pèlerinage par exemple, que de beaux fruits en découlent, quelle grâce que l’unité ! Et ces fruits retombent sur tous, y compris ceux qui sont en marge, éloignés de la foi ou qui ne se sentent pas concernés.

Cette démarche spirituelle concerne néanmoins l’ensemble du pays comme État constitué. Quelle est la juste articulation entre la foi et la politique ?

G. Si notre démarche est politique, c’est uniquement dans le sens où par la prière et le don de nos cœurs au Christ, l’Esprit Saint est capable de transformer nos vies, nos familles, notre église blessée et défaillante et notre pays qui souffre de profondes divisions et d’un manque d’espérance.

La consécration est avant tout un acte d’amour et de service. Et parce qu’il est un acte de service, il peut avoir des répercussions politiques. Dans le sens où nos cœurs, alors dilatés par la prière et le don, servent un projet bien plus grand, à savoir celui d’un peuple qui crie vers son Seigneur parce qu’il a besoin de lui et de sa Miséricorde. Et notre prière de baptisés intercède non seulement pour renouveler l’Église, mais aussi pour tout le peuple, donc pour la nation. Mais la nation est à distinguer de l’État proprement dit, qui lui signifie une organisation politique. La nation, elle, représente le peuple.

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.