Les 70 ans de la Chine rouge - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Les 70 ans de la Chine rouge

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Statue du jeune Mao de 32 m.,

Statue du jeune Mao de 32 m.,

© morrisliu2006 / Pixabay

Ainsi la Chine vient-elle de célébrer les 70 ans de la République populaire fondée par Mao Tse-toung. Le président Xi Jinping a d’ailleurs été s’incliner devant la dépouille de celui qu’on appelait le Grand Timonier. Pas question de remettre en cause l’acquis de la révolution, encore moins de regretter les crimes du maoïsme, notamment ceux de la trop fameuse révolution culturelle, même s’il est évident que la Chine d’aujourd’hui a complètement tourné le dos à la véritable folie qu’elle fut. Ce qu’on exalte, c’est le miracle économique réalisé, qui serait sans précédent dans l’histoire de l’humanité.

Qu’il y ait eu une formidable mutation économique, qui pourrait le nier ? Elle est liée sans doute aux processus de la mondialisation qui ont favorisé le développement de la Chine en raison de l’avantage donné par la différence de niveau des salaires. La mondialisation n’a été vraiment heureuse que pour les Chinois. Auraient-ils pu connaître le même essor avec un autre régime que celui qui repose sur la seule autorité du Parti communiste ? Non, affirment ses dirigeants, qui expliquent que sans ce facteur d’unité, leur pays se serait désintégré. Donc pas question de songer à un quelconque libéralisme.

Ce n’est pas le seul avis des communistes chinois. C’était celui d’Alain Peyrefitte qui avait publié en 1973 un ouvrage qui avait marqué l’opinion : Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera. La formule était d’ailleurs de Napoléon. Pour Peyrefitte, l’avènement de Mao était inéluctable en 1949. C’était une constatation historique, non une croyance idéologique. Mao et les siens étaient les seuls à pouvoir prendre la Chine en main, la rassembler, la libérer de son passé. Et les reproches que pouvaient adresser les Occidentaux au régime ne concernaient pas les valeurs chinoises. Par ailleurs, il faut aussi convenir qu’il y avait, chez nous, un puissant mythe Mao Tse-toung, dont on perçoit l’éclat en relisant le Malraux des Antimémoires.

Le mythe s’est estompé. Mao n’a plus la stature d’un libérateur mondial. C’est un tyran couvert de sang. Le système qu’il a fondé n’en subsiste pas moins au travers de ses métamorphoses. La révolte actuelle de Hong Kong pourra-t-elle le faire trembler ?

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 2 octobre 2019.