Caton l'Ancien et Saint Paul - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Caton l’Ancien et Saint Paul

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Nous avons en mémoire le Romain Caton l’Ancien et son habitude de conclure tous ses discours au Sénat de Rome, quel que soit le sujet traité, par les mots : «  Delenda est Carthago » – Carthage doit être détruite.
Eh bien, il me semble que chaque prêtre d’Amérique devrait conclure chaque homélie, quel qu’en soit le sujet, par les mots : « Notre religion Catholique considère le comportement homosexuel comme un péché grave et l’a toujours considéré comme tel depuis l’époque des Apôtres. » (On pourrait même dire « Depuis que les Juifs nous ont transmis la loi de Moïse. »)
Pourquoi cette suggestion de ma part ? Parce qu’aux États-Unis les Catholiques sont bien près d’oublier cette antique vérité morale. Le Catholique moyen pense de plus en plus souvent que le comportement homosexuel est, au pire, un péché véniel, peut-être même n’est pas du tout un péché.

Quelques remarques:

1 – Bien que nul ne sache avec certitude à quel point la pratique homosexuelle est répandue dans notre clergé, presque tout le monde pense qu’elle est bien plus répandue que dans l’ensemble de la population.

2 – Rares sont les sermons fustigeant la pratique homosexuelle ; pour ma part, et je suis âgé, je n’ai entendu qu’une fois un sermon mentionnant l’homosexualité, et ce n’était alors pas pour rappeler aux fidèles l’enseignement de l’Église Catholique, mais pour nous inviter à traiter avec respect gays et lesbiennes. (bon, mais . . . .).

3 – Il est fort vraisemblable qu’un prêtre dénonçant l’homosexualité dans son sermon ennuierait ou même irriterait certains paroissiens. Il y a quelques années, dans une école Catholique peu éloignée de chez moi, un prêtre a subi des reproches de parents pour avoir dit à ses élèves que la pratique homosexuelle est un péché grave.

4 – On relève parmi les catholiques l’impression que la réprobation du comportement homosexuel est signe de manque de charité, peu chrétien, car susceptible de peiner gays, lesbiennes et leurs coéquipiers athées.

5 – Il n’est guère facile de rencontrer dans une Faculté Catholique (nombre d’entre elles n’ont plus, de nos jours, de Catholique que le titre) un étudiant réprouvant l’homosexualité et le mariage de mêmes sexes.

6 – Alors que les dirigeants de l’Église ont volontiers reconnu que des prêtres et même certains évêques ont commis des viols sur des mineurs, ils ont en général été réticents à reconnaître le caractère homosexuel de 80% de ces viols.

7 – Les dirigeants de l’Église, tout en s’engageant à mettre un terme aux abus sexuels du clergé, non seulement sur des mineurs mais aussi sur des adultes « vulnérables », y compris âgés de bien plus de vingt ans, n’ont guère entamé la purge des homosexuels au sein du clergé. Qui donc s’étonnera si, pour nombre de Catholiques, l’attitude officielle consiste en l’indifférence, pourvu qu’un prêtre homosexuel ne viole personne, surtout pas un enfant.

8 – L’ouvrage pro-LGBT du célèbre Jésuite James Martin « Un Pont » — Comment l’Église Catholique et la communauté LGBT pourraient se rencontrer avec respect compassion et sensibilité — a connu le succès auprès de Catholiques de gauche.

9 – L’ouvrage de Martin a reçu des critiques favorables de la part de certains esprits éclairés de l’Église, tels le Cardinal Kevin Farell (un membre éminent au Vatican), le Cardinal Joseph Tobin (Archevêque de Newark), Mgr Robert McElroy (Évêque de San Diego), et l’Archevêque Wilton Gregory (de Washington).

10- Citons l’épouvantable cas de l’ex-cardinal Théodore McCarrick, qui put être élevé au sein du Collège des cardinaux malgré des clercs de haut niveau, y-compris des évêques, au courant de ses penchants homosexuels.
Pour moi, l’Église des États-Unis s’approche de l’oubli que la sodomie homosexuelle est un atroce péché. C’est ainsi que St. Paul (son nom vous rappelle-t-il quelque chose?) le classe dans sa première Épitre aux Romains. Et c’est ainsi que la religion Catholique l’a rangé au cours des vingt derniers siècles..

Mais, de nos jours, la sagesse morale conventionnelle — sagesse terre-à-terre, athée, notons-le — nous enseigne que Paul était homophobe, et nous dit que la religion Catholique à laquelle il a tant apporté est une religion homophobe. Autrement dit, si le Catholicisme réprouve fortement l’homosexualité, ce n’est pas parce que Dieu a révélé sa nette réprobation de l’homosexualité (par exemple avec la loi de Moïse) mais en raison de la haine que nous, Catholiques, semblons éprouver.

Et donc (selon les arbitres à la mode de la morale de notre temps) notre religion se contredit car, tout en proclamant l’amour du prochain comme la première vertu, le Catholicisme encourage la haine envers la pratique des LGBT.

Il n’est pas étonnant que la plupart des Catholiques Américains soient davantage Américains que Catholiques. Ce n’était guère inquiétant à l’époque où le pays était majoritairement Protestant. Mais il n’en est plus ainsi. Les faiseurs d’opinion, y-compris ceux qui touchent à la morale, sont à présent athées, ou quasi-athées, quant à leurs croyances et valeurs . De nos jours, contrairement à la période précédant les années 1960, époque du déclin de l’hégémonie culturelle du Protestantisme Américain, être Catholique et Américain pousse vers une forme d’athéisme.

Que signifie pour moi « quasi-athée » ? J’entends par là des gens qui éprouvent une forme d’attirance pour l’athéisme. Ils découvrent l’athéisme des temps actuels qui navigue sous le pavillon de « l’humanisme séculier » ou du « progressivisme », attrayants, mais pas encore prêts à sauter le pas.
Que sont pour moi ces quasi-athées ? (1) agnostiques, virtuellement athées – (2) protestants de gauche virtuellement agnostiques, – et (3) Catholiques de gauche virtuellement Protestants de gauche.

Le catholicisme américain a été sensiblement marqué par cet athéisme et ce quasi-athéisme et il n’est pas plus marqué que dans la réticence à dénoncer l’homosexualité à la manière dont St. Paul l’attaquait habituellement. — réticence courante chez les laïcs comme dans le clergé, même parmi les évêques.

Nous, catholiques du temps présent, sommes-nous plus éclairés que Paul ? Comprenons-nous mieux que lui la nature de la morale Chrétienne. Avons-nous peur de dire ce que disait Paul ?

Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/06/14/cato-and-st-paul/

14 juin 2019.

Décapitation de St. Paul – Enrique Simonet, 1887 (Cathédrale de l’Incarnation, Malaga)