L’archevêque de Paris a rendu hier sa cathédrale au culte de Jésus-Christ, en y célébrant une messe de dédicace, deux mois après l’incendie qui a ravagé sa nef.
Devant une trentaine de personnes (protégées par des casques du fait de la fragilité des lieux), Mgr Michel Aupetit a souligné que le culte religieux est la « finalité propre et unique » de Notre-Dame de Paris, « reflet des pierres vivantes que sont tous ceux qui y pénètrent ». Il a déclaré fermement qu’« une culture sans culte devient une inculture », et il a appelé à ne pas séparer la culture et le culte « par ignorance ou par idéologie », en regrettant « l’exclusion de la notion divine et du Nom même de Dieu dans la sphère publique » opérée au nom d’une « laïcité qui exclut toute dimension spirituelle visible ».
L’archevêque de Paris a rappelé aussi que, pierre porteuse indispensable, le Christ est la « pierre angulaire » de la cathédrale : « Si nous retirions cette pierre, cette cathédrale s’effondrerait. Elle serait une coquille vide, un squelette sans vie, un corps sans âme ».
Et il a énoncé cette double affirmation indissociable dans la foi chrétienne : « la cathédrale est le fruit du génie humain, c’est le chef-d’œuvre de l’homme » et « la personne humaine est le fruit du génie humain. C’est le chef-d’œuvre de Dieu ». Ainsi, a-t-il conclu, « quand les deux se rejoignent en la personne de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, s’accomplit alors véritablement l’Alliance entre le transcendant et l’immanent, Ciel et terre. » Et c’est à chaque eucharistie célébrée que « se réalise cette Alliance, quand la chair du Christ partagée par tous nous ouvre à la vie éternelle ».
Mgr Aupetit a souligné aussi que Notre-Dame de Paris a été édifiée pour « manifester l’élan de l’homme vers Dieu ». Un message sans cesse transmis depuis près de neuf siècles au cœur de la France.
Denis LENSEL
