En ces jours, où nous autres catholiques, en prenons plein la figure, nous sommes en droit de nous poser certaines questions qui concernent notre foi et notre engagement de baptisés. Notre baptême, précisément, ne nous fait-il pas entrer dans une vie nouvelle, qui devrait nous garantir de tomber dans le péché, c’est-à-dire ce qui déplaît à Dieu ? Heureux grand-père, j’assisterai bientôt au baptême de ma dernière petite-fille avec joie. Aussitôt le rite du sacrement accompli, chanterons-nous comme nos frères orthodoxes : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ, Alleluia ! » ? C’est tout simplement la reprise de l’affirmation de saint Paul dans l’épître aux Galates (3,27) . Depuis les origines de l’Église, c’est une certitude, le baptême n’est pas seulement entrée dans la communauté chrétienne, il signifie un changement intérieur radical qui devrait être déterminant pour toute l’existence.
Et pourtant, nous savons, avec le même saint Paul, que nous demeurons tous pécheurs : « Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? » (Rm 7,24.) C’est donc bien que la vie chrétienne n’est pas un long fleuve tranquille et que l’Église elle-même est parfois objet de scandale alors même qu’elle devrait être témoignage de sainteté. Le baptême serait-il un leurre ? Sûrement pas, car il nous met au cœur un germe, une grâce qui ne demande qu’à s’épanouir pourvu que nous lui soyons fidèles.
Il est vrai que dans la période actuelle, nous pouvons avoir le sentiment que la réalité nous éloigne de tant de belles paroles. Mais ce peut être aussi le moment d’un retour salutaire sur nous-mêmes et notre relation à Dieu. La question est de savoir si nous voulons vivre de notre baptême, ou préférer l’oublier. Il demeure source de la grâce, et c’est avec bonheur que nous conduirons la petite Maïa aux fonds baptismaux car elle y trouvera le secret du bonheur.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 février 2019.
Pour aller plus loin :
- Jean-Paul Hyvernat
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Conclusions provisoires du Synode sur la Parole de Dieu