Un mal universel et ecclésial - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Un mal universel et ecclésial

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C’est avec beaucoup d’étonnement que j’ai appris hier que certains, et notamment des associations de victimes, avaient trouvé décevant le discours conclusif du Pape, hier à la fin de la rencontre au sommet qui s’est tenu à Rome. Je l’avais trouvé, pour ma part, absolument remarquable en tous points. Certes, on n’y trouve pas toutes les dispositions pratiques qui vont déterminer désormais l’action des Églises particulières contre les atteintes sexuelles aux mineurs. C’est le père Lombardi qui s’est chargé de les énoncer devant la presse. Il s’agissait, pour François, de définir de quel mal le corps entier de l’humanité se trouve blessé de la façon la plus cruelle, en la personne des plus fragiles, car le mal est universel. Il ne concerne pas une ou quelques catégories sociales. De ce point de vue, les données fournies par les organisations internationales sont sans appel.

Le corps ecclésial n’est donc pas le seul touché, mais le mal infernal qui l’atteint est de nature beaucoup plus grave. François emploie des mots très forts : « La personne consacrée choisie par Dieu pour guider les âmes vers le Salut, se laisse asservir par sa propre fragilité humaine, ou sa propre maladie, devenant ainsi un instrument de Satan (…). Humblement et courageusement, nous devons reconnaître que nous sommes devant le mystère du mal, qui s’acharne contre les plus fragiles, parce qu’ils sont images de Jésus. » Dans la colère des victimes, la colère légitime des victimes « l’Église voit un reflet de la colère de Dieu, trahi et frappé par ces consacrés malhonnêtes. » Ces atteintes à l’innocence ont des causes spécifiques dans l’institution ecclésiale, parce qu’elles se justifient par un abus de pouvoir spirituel du ministre consacré, ce qui constitue la faute la plus grave.

Cet abus de pouvoir est aussi présent sous d’autres modes dans un fléau universel. Le Pape dénombre 85 millions d’enfants oubliés de tous : les enfants soldats, les mineurs prostitués, les enfants sous-alimentés, les enfants enlevés et souvent victimes de guerre, les enfants réfugiés, les enfants avortés, et ainsi de suite… Cette plongée dans les abîmes du mystère d’iniquité ne constitue-t-elle pas aussi un appel éperdu en la puissance de Salut de celui qui a pris sur lui toute l’horreur du monde ?

Chronique diffusée sur radio Notre-Dame le 25 février 2019.