Rarement dans l’actualité récente, la présomption de culpabilité idéologique n’a semble-t-il été appliquée avec autant d’unanimisme et de grégarité. Sitôt officialisée le 29 janvier la désignation de François-Xavier Bellamy, 33 ans, pour conduire la liste des Républicains lors du prochain scrutin européen, les commentaires se sont multipliés tous azimuts pour saper la crédibilité et la probité de l’impétrant. Bien que flanqué d’Agnès Evren et d’Arnaud Danjean – réputés respectivement proches de Valérie Pécresse et d’Alain Juppé – le normalien a dû immédiatement faire face à un rappel à l’ordre venu de tous les horizons.
Inutile pour la plupart de ses détracteurs de prendre le temps de lire ses essais récents et remarqués, Les déshérités (Plon, 2014) ou Demeure (Grasset, 2018), de décortiquer le bilan de son action comme maire-adjoint en charge de l’emploi, de la jeunesse et des enseignements secondaire et supérieur à Versailles, ou de commencer à l’interroger sur ses ambitions pour l’Union européenne : la messe était dite. Et la méthode est toujours la même : une requête rapide sur Google, la recherche de citations sur les sujets qui fâchent (IVG, mariage gay, homosexualité…) et la machine réductionniste peut démarrer.
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Photo : © François-Régis Salefran