Méthodes, procédures et protocoles - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Méthodes, procédures et protocoles

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Au temps de Noé, les gens étaient si mauvais que Dieu les a anéantis dans un grand déluge. Leur méchanceté a dû être bien plus grave qu’une désobéissance à papa et maman. Dieu a détruit Sodome et Gomorrhe par le feu et le soufre. La méchanceté de Sodome a dû être bien plus sérieuse qu’un manquement à une généreuse hospitalité. En temps voulu, Dieu a promulgué les Dix Commandements pour s’assurer que ces crimes n’arrivent jamais plus. Mais il était nécessaire pour Lui d’envoyer Son Fils. Et nous avons gâché cela également.

En répercussion des monstrueuses révélations sur le clergé de Pennsylvanie – dont beaucoup sont le reconditionnement de révélations faites au long des années – nous avons lu et relu combien les évêques sont « choqués » et « attristés ». De ce fait, ils ont prévu d’établir de nouvelles « méthodes, procédures et protocoles » pour « s’assurer que ces choses ne se reproduisent jamais ». Apparemment, les Dix Commandements – et le Droit Canon de l’Eglise – nécessitent encore plus de peaufinage.

Un très bon paroissien scandalisé m’a dit qu’il quittait l’Eglise. Mais après 2000 ans, l’étiquette « catholique » est-elle devenue une cause de honte ? Est-il temps d’exiger que l’Eglise change ses traditions sacrées et ses doctrines authentiques ? Dieu devrait-il abroger les Dix Commandements ?

Il devrait être évident que l’Eglise n’est pas le problème. Nous sommes le problème. L’Acte de Contrition traditionnel devrait être au moins vaguement familier pour le clergé. (NDT : il est un peu différent en langue anglaise de celui que nous connaissons.) Développons des « méthodes, procédures et protocoles » à l’usage des prêtres, évêques et papes en utilisant l’Acte de Contrition comme patron de régénération.

1. « Mon Dieu, j’ai un très grand regret de Vous avoir offensé »

Le regret devrait être initié par la grâce de Dieu et stimulé par des motivations découlant de la foi et non de motivations simplement matérielles comme la perte de réputation, de biens, de santé – ou la peur d’une mauvaise publicité.

Lors de la commission d’un péché, Dieu est le premier offensé. Les droits de Dieu sont la source de tous les droits humains et Dieu et l’homme sont outragés par tout péché.

2.« Et je déteste tous mes péchés parce que je redoute la perte du Ciel et les peines de l’Enfer »

Ceux qui ont librement choisi de pécher mortellement et meurent sans repentir feront l’expérience des feux éternels de l’enfer dans leur corps après la résurrection des morts. Pourtant, la négation de l’Enfer semble quasi universelle, tant chez les hommes d’église que chez les laïcs. Mais nier l’Enfer, c’est nier les propres mots du Christ. « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut détruire à la fois l’âme et le corps en Enfer » (Matthieu 10:28). Craindre la colère divine en raison de nos péchés – particulièrement nos péchés mortels – n’est peut-être pas parfait, mais c’est un sacré bon début.

3. « Mais plus que tout parce que je Vous ai offensé, mon Dieu, Vous qui êtes toute bonté et méritez tout mon amour »

Nous devrions regretter nos péchés parce que le péché est le plus grand des maux et une offense contre Dieu Lui-même, notre Créateur, notre Soutien, notre Rédempteur. Une telle « contrition parfaite » – un chagrin non seulement parce que nous craignons la punition de Dieu mais parce que nous craignons d’offenser Sa Majesté – procure le pardon des péchés.

Notre contrition doit être parfaite pour atteindre le pardon par Dieu de nos péchés mortels. Bonne chance pour cela, étant donnée notre faiblesse. Nous avons généralement besoin des grâces de la Confession ( qui nous sont accordées à coup sûr) pour élever notre chagrin imparfait vers la perfection.

4. « Je suis fermement résolu, avec le secours de Votre grâce, à confesser mes péchés »

Durant la confession, il n’est pas suffisant, ni même pertinent d’exprimer de la colère, de la déception, un choc émotionnel, de l’indignation. Il est nécessaire d’être précis en identifiant les péchés. Voici les péchés que les prêtres, évêques et papes doivent considérer :

Ai-je été un bon pasteur pour les victimes, préoccupé de la foi faiblissante, raffermissant et réconfortant ceux dont la foi et la confiance en l’Eglise ont été minées par leur viol ?

Ai-je fait tout ce qui était en mon pouvoir pour permettre que les victimes restent dans l’Eglise et demeurent fidèles aux sacrements, pour que leur salut ne soit pas mis en péril par moi ou par les clercs sous mon autorité ?

Ai-je fait des efforts raisonnables pour initier des rencontres personnelles avec la police, les avocats, les journalistes et autres dont la foi a pu être détruite ou affaiblie par la dépravation d’hommes d’église rencontrés au cours de leurs activité professionnelles ?

Est-ce que j’ai minimisé les durs enseignements de l’Eglise (disons, sur l’avortement ou le mariage unisexe) parce que les défaillances morales de mon clergé et de moi-même me mettaient en peine d’agir autrement ?

Ai-je été ambigu dans mon enseignement sur le mariage et la famille, sur la réception de la Sainte Communion en état de péché ?

Ai-je jamais, au cours de mon sacerdoce, répondu à une personne en danger de damnation avec le même empressement, la même inquiétude, le même sérieux que s’il s’agissait d’une personne terrassée devant moi par une crise cardiaque ?

5. « à faire pénitence et à réformer ma vie »

La pénitence et la réparation peuvent prendre de multiples formes ; prière, jeûne, aumône, toute œuvre de miséricorde spirituelle et corporelle et endurer avec patience les maux de la vie – démission de son poste et si nécessaire reddition à la police pour poursuites judiciaires. Pas d’inquiétude : le Saint-Père est réfractaire au recours à la peine capitale.

Quand les disciples ont échoué à chasser un démon, Jésus a répliqué : « cette sorte de démon ne se chasse que par le jeûne et la prière. Ce n’est pas une mauvaise méthode.

Nous souvenir de notre histoire devrait nous procurer des moments de consolation. Noé et sa famille ont survécu au Déluge ; Lot a survécu au feu et au soufre de Sodome (sa femme a failli de peu). Le petit reste d’Israël a survécu à l’Exil Babylonien. Aussi difficile que ce soit, nous survivrons jusqu’à l’éternité si nous demeurons, au pied de la Croix, fidèles à Jésus.

A présent, le dernier point de l’Acte de Contrition qui résume une sainte résolution :

6. « Amen »


Le père Jerry J. Pokorsky est un prêtre du diocèse d’Arlington. Il est curé de la paroisse Sainte-Catherine de Sienne à Great Falls (Virginie).

Illustration : « Saint Pierre repentant » par Francisco Goya, vers 1823 [collection Phillips, Washington]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/08/23/policies-procedures-protocols/