Se tromper de création - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Se tromper de création

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Lorsque les Pharisiens vinrent à Jesus pour lui demander pour quel motif un homme peut-il répudier sa femme, Jésus ne fait pas référence aux opinions de Hillel ou de Shammai, les titans de la génération précédente de rabbins – L’un libéral et l’autre conservateur. Il remonte même au-delà de la loi de Moïse, qu’il dit ne pas exprimer l’intention première du Créateur, mais qui était, en ce domaine, une concession à la dureté du coeur des hommes.

« Dès l’origine de la création » dit-il, en écho avec les premier mots de l’Ecriture, » Il les fit homme et femme. Ainsi donc, l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme, et les deux ne formeront qu’une seule chair. Ainsi Ils ne sont plus deux, mais une chair. Aussi, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas» (Marc 10:6-8; traduction personnelle). Quand ses disciples, sidérés, questionnent Jésus en privé, il n’adoucit pas son jugement: «  Qui rejette sa femme et en épouse une autre, commet l’adultère à son égard ».

C’est une condamnation aussi stupéfiante que vous pouvez trouver. Le verbe moichaomai est aussi employé dans le Septuagint pour faire référence à l’infidélité à Dieu, comme par l’adoration d’idoles. Cette association est habituelle dans l’Ancien Testament. Si vous adorez Baal ou Moloch ou Dagon, vous êtes comme un homme qui fréquente les prostituées.

Nous ne devons pas penser que les auteurs ont à l’esprit une attitude d’infidélité. Baal, Moloch et Dragon ne sont pas des dieux : Ils ne sont pas le Créateur. C’est une offense au Créateur de les adorer et en plus c’est stupide, car ils ne sont que des oeuvres de l’homme. Vous pouvez prendre un bloc de bois et sculpter une idole ou un pot de chambre; ce n’est pas grave pour le bois. Vous pourriez prendre cette idole et la jeter dans le feu pour vous chauffer les doigts. C’est stupide d’adorer une chose comme ceci !

Se tromper de création, adorer votre pot de chambre, est une chose aussi dégoûtante que la prostitution et aussi stupide et auto-destructive; mais se prostituer, c’est ce que Jésus dit d’un homme quand il répudie sa femme et en épouse une autre, c’est dénaturer la création et le Créateur.

Là nous voyons l’apostasie de notre époque, tuméfiée et ridicule, dans la claire lumière du jour.

Les Pharisiens étaient en train de rechercher de bonnes coutumes sociales. Jésus ne se réfère pas à une coutume. Il se réfère à la création, et à l’intention du Créateur qui se manifeste dans la création. Il souligne le fait évident: nous sommes faits ou homme ou femme, et l’homme et la femme sont comme ils sont pour s’unir et ne faire qu’une seule chair.

Le mot seul et l’idée qu’il représente sont au centre de la foi des Juifs et des Chrétiens. « Ecoute, Israël, le Seigneur, le Seigneur ton Dieu est un », pas deux, et puisque cela est ainsi, nous devons aimer le Seigneur notre Dieu, avec tout notre coeur et toute notre âme et tout notre esprit et de toute notre force, et non en divisant notre amour un peu à Dieu, et un peu à Baal ou à un pot de chambre. Parce que le Seigneur notre Dieu est un et pas deux, nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes. C’est le même Dieu qui nous a fait qui l’a fait aussi.

Dans rien de ceci nous n’entendons quoi que ce soit à propos de sentiments humains. C’est parce que nous ne parlons pas de dispositions intérieures, mais d’êtres corporels, évidents à tous. L’homme est pour la femme, la femme est pour l’homme. En fait, il n’y a aucun mot spécial en Hébreux ou en Grec pour définir « époux » et « épouse », car un homme doit être un homme pour une femme, et une femme être une femme pour un homme.

Beaucoup de langues reflètent ce fait ontologique: en allemand une femme qui évoque son « Mann » signifie son époux, et un homme qui évoque sa « Frau » signifie son épouse. L’anglais moderne précise aussi: le mot « femme » dans « je vous déclare maintenant mari et épouse » signifiait « femme » dans sa signification générale; un « fishwife » n’est pas la femme d’un poisson, mais une femme qui vend du poisson.

Cet « être pour », dans la mutualité des distinctions sexuelles et des rapports sexuels, est inscrit dans la forme de nos corps. Tout péché sexuel est d’une certaine façon une attaque sur le corps et sa signification objective, qui sont conférés non par l’homme, mais par Dieu.

Cependant, si je pense que je suis celui qui dote mon corps de ce qu’il représente, même si je fait appel à des sentiments sur lesquels j’estime n’avoir aucun pouvoir, j’ai déplacé le Créateur. Nulle part les Ecritures ne suggèrent que Dieu a créé nos passions, et nulle part Jesus suggère que nos passions sont justifiées parce qu’il se trouve que nous les avons.

Forniquer, même avec le meilleur sentiment du monde, c’est dénier l’évidence, que cette action d’engendrer a pour objet de faire un enfant. Commettre un adultère c’est déchirer une seule chair en deux. Feuilleter un magazine pornographique, d’une seule main, c’est transformer le sexe en une passion désincarnée et solitaire.

Maintenant Sodome forge l’artillerie pour attaquer le corps créé par Dieu. Bientôt il y aura des scientistes sous l’emprise de l’ennui et de l’ambition, déniant la signification « d’humain », et désireux de nous fusionner avec la bête ou la machine.

L’étape intermédiaire entre Sodome et Gomorre est la folie de la déviance transgenre, remplaçant le sexe naturel par le mécanique et le pharmaceutique, tout cela étant dicté par le désir individuel qui dit comme pour tous les autres péchés, « je suis mon propre maître ». Là dessous gît une haine de la réalité créée. C’est ou le mal ou un non-sens, simple matière pour nos manipulations.

Des personnes méritent miséricorde, spécialement les malades, et qui est plus malade que l’homme en désaccord avec son propre corps? Ainsi des principes, il n’y en a aucun. Jesus n’a jamais cédé d’un pouce à un principe mauvais. C’est dur pour nous, misérables être à la fois miséricordieux avec les hommes et impitoyables avec les principes mauvais. C’est dommage; mais c’est notre tâche.

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Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/12/08/getting-our-creation-wrong/

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Anthony Esolen est un conférencier, traducteur et écrivain. Ses livres les plus récents sont Ten Ways to Destroy the Imagination of Your Child (http://amazn.to/2DDqUHC), et Out of the Ashes: Rebuilding American Culture (http://amzn.to/2mSpj9S).Il dirige le Center for the restauration of Catholic Culture au Thomas More College of the Libéral Arts.