Ce que l'Église peut offrir à la nation - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Ce que l’Église peut offrir à la nation

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Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, dans sa déclaration du 11 décembre, entend mettre le maillage de solidarités que constitue le corps ecclésial au service du pays, particulièrement en cette période de crise : « L’Église catholique dispose d’un maillage de milliers de paroisses réparties sur l’ensemble du territoire et riches de la présence de multiples mouvements, aumôneries et associations de fidèles. Lieu de prière, en particulier liturgique, la paroisse est aussi par nature et par vocation la “maison de famille fraternelle et accueillante” pour tous et “la famille de Dieu, fraternité qui n’a qu’une âme”. À ce moment de notre histoire, nous pouvons le montrer et apporter notre contribution pour aider notre société tout entière à surmonter la crise qu’elle traverse. Sans se substituer aux politiques, l’Église offre un espace pour faire grandir la fraternité. » Cette proposition épiscopale est inédite dans notre histoire. Il importe d’en saisir l’importance, avec la mission confiée à l’ensemble des catholiques de France.

À juste titre, on insiste, aujourd’hui, sur le défaut de représentation dont souffre une grande partie de la population française, celle de la France périphérique. Mais préalablement, ce défaut trouve sa cause dans l’absence de solidarité organique de régions entières. Dans un entretien au Figaro (17 décembre), l’écrivain François Sureau met bien en évidence en quoi le mouvement des gilets jaunes recrée ponctuellement des liens de solidarité : « Quand on va sur les carrefours, on voit bien que les gens y cherchent une sociabilité oubliée depuis longtemps entre la vie solitaire, les courses au supermarché, la télévision, la laideur des endroits. Il y a des braseros, des amis, du vin chaud, on parle et surtout l’on retrouve une forme d’engagement, de présence au monde, d’utilité personnelle, de sens, tout ce que le monde moderne paraît conspirer à nous enlever. »

De son côté, le philosophe Jean-Claude Michéa met en cause un processus de déshumanisation, qui se caractérise par l’individualisme, le culte de la performance, l’économisme débridé, la marchandisation de tous les biens, la juridicisation des rapports humains, la darwinisation des rapports sociaux, la technicisation de l’homme et de son environnement, la standardisation des biens culturels, la normalisation des comportements, l’uniformisation des modes de vie, la religion du chiffre dans tous les domaines de l’action humaine1. On ne pourra reconstruire du lien social sans une réanimation économique adaptée à nos territoires. Mais celle-ci est dépendante de ce remaillage des solidarités. Les chrétiens, forts de leurs fraternités paroissiales sont en mesure de coopérer efficacement à cette transformation profonde, sans laquelle une colère sans remède ne produira que des dégâts.

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Photo Felletin (Creuse)

  1. Jean-Claude Michéa, Le loup dans la bergerie, Climats, 166 p., 17 €.