Gilets jaunes, dérives insurrectionnelles et tétanisation de l’Etat - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Gilets jaunes, dérives insurrectionnelles et tétanisation de l’Etat

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Avec les dérives insurrectionnelles observées hier à Paris et dans plusieurs villes de province, le mouvement populaire de protestation des « Gilets jaunes » a atteint des proportions qui ont quelque peu tétanisé le gouvernement Macron et divers représentants de l’Etat.

Les véritables émeutes qui ont éclaté dans plusieurs « beaux quartiers » de la capitale n’ont pu être contrôlées qu’avec beaucoup de peine par les forces de police : celles-ci ont été débordées pendant plusieurs heures par des éléments radicaux de trois sortes, soit des éléments politiques d’ultra-gauche ou d’ultra-droite, soit, phénomène nouveau et troublant, des gens venus directement de la société civile, « gilets jaunes » radicalisés de cette « France périphérique » qui surgit, soit, fait plus banal, des délinquants avides venus souvent des banlieues pour piller des magasins. Avec une explosion de violences matérielles et physiques qui a culminé ce samedi 1er décembre autour du saccage scandaleux de l’Arc de Triomphe (qui est en soi un crime odieux contre la patrie ou bien un acte idiot de barbarie obtuse), le phénomène de ce 1er décembre a pris çà et là une allure pré-insurrectionnelle qui a frappé l’opinion internationale…

Peu à peu, depuis le début à la date du 17 novembre à travers la France, le mouvement cristallisé autour des « gilets jaunes » est passé du refus de l’augmentation des taxes sur les carburants à un rejet global de la politique d’Emmanuel Macron, allant jusqu’à réclamer sa démission. Face au développement de cette contestation virulente et à cette rupture profonde avec une bonne partie de la population, le gouvernement semble désarçonné : actuellement, le Premier ministre Edouard Philippe cherche à renouer le dialogue avec les Gilets jaunes. Mais ce mouvement, véritable nébuleuse, présente la particularité très déroutante de ne pas avoir de représentants véritablement attitrés, mais seulement quelques figures auto-désignées dans les « réseaux sociaux », ces nouveaux médias de l’instant… Cela correspond à une profonde désaffection des syndicats traditionnels et des partis politiques, délégitimés les uns et les autres dans l’esprit public. Dans ce contexte, c’est l’ensemble du dialogue social qui reste à reconstituer, sur de nouvelles bases, alors même que la situation est explosive et donc urgente…

Autre problème, et pas le moindre, pour le gouvernement : quel discours tenir ? Jusqu’à maintenant, outre leur vocabulaire souvent trop abstrait d’énarques, surpris par la déferlante, peut-être tétanisés, Macron et Edouard Philippe ont parlé le langage de la fermeté sur un mode très répétitif. Quitte à sembler se raidir sur la forme… Et à braquer des interlocuteurs eux-mêmes fâchés… Ne pas avoir l’air de céder devant la violence, cela se comprend pour un laps de temps. Mais faut-il refuser longtemps toute concession et tout apaisement, devant une colère sourde faite d’une addition de mécontentements ? Cela ne risque-t-il pas de provoquer une cassure fatale ?

Denis LENSEL