Inquiétude chez les laïcs — sacrifice spirituel. - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Inquiétude chez les laïcs — sacrifice spirituel.

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Les prêtres reçoivent fréquemment de nos jours des messages de fidèles soucieux de l’état présent de l’Église. C’est une vaste question à laquelle il n’y a guère de réponse réconfortante. Bien des gens sont certes conscients des problèmes : réseaux homosexuels, abus sexuels sur des enfants ou de jeunes adultes, entorses à la doctrine, impuissance de nombreux évêques face aux crises, élucubrations progressistes en provenance de Rome (exemple : Instrumentum Labor pour le Synode de la jeunesse).

Les laïcs ont bien le droit d’être horrifiés — et même ulcérés — par tous ces événements. Mais certains demeurent inchangés, et tout d’abord le fait qu’ils ont été baptisés et confirmés.Il est temps de voir de quel bois sont faits les laïcs.

Les sacrements du baptême et de la confirmation signifient que les laïcs sont des membres adultes de la communauté Catholique, responsables de la « pratique de la foi » — termes suggérés pour la célébration de baptêmes.

La pratique de la foi comporte tout, de la marche personnelle à la suite de Jésus-Christ , à une authentique vie dans la communauté chrétienne, à la participation à la mission rédemptrice de l’Église. Ceci implique ce que Vatican II proclamait dans la tradition comme « sacrifice spirituel ».

Le « Sacrifice spirituel » est un choix personnel, intérieur, de chaque Chrétien. Un tel sacrifice est l’indispensable attitude nécessaire face aux crises, quelles qu’elles soient.

La première étape ne consiste pas à assimiler l’appartenance à l’Église comme une adhésion à quelque club, mais à prendre en compte les puissants liens spirituels qui nous unissent. Entre autres attitudes, il ne faut pas hausser les épaules — mais alors, prenez la peine de comparer ce qui se passe dans l’Église et dans les autres organismes auxquels vous seriez tenté d’adhérer.

Les sacrifices spirituels intérieurs ne dépendent ni du clergé ni de Rome. Ce sont les sacrifices nécessaires pour bâtir une vie personnelle de vertu et participer à la vie de communauté de l’Église pour aider en même temps à faire progresser sa mission.

L’enseignement du Catéchisme de l’Église est plus que suffisant pour aider à comprendre une existence Catholique de vertu, à la recherche des paroles et des actes conformes à la vérité divine — bref, s’efforcer de mener une existence pleinement chrétienne et devenir un Saint. (Cf. troisième partie du Catéchisme). Quand des laïcs mettent en pratique cette troisième partie, on peut constater de quel matériau ils sont faits.

Alors on participe à la vie sacramentelle. Ceci implique un sacrifice spirituel en participant aux prières communes et en prononçant un chaleureux « Amen » aux prières du célébrant. On peut ainsi participer à la célébration eucharistique quelles que soient les diverses crises au sein de l’Église.
L’Eucharistie est le moment d’offrir au Père le sacrifice parfait. Elle est préservée des crises. L’Eucharistie est la concrétisation du sens de l’Église. Selon le rite, nous nous assemblons pour offrir louange et adoration et solliciter l’aide de Dieu — qui est la base essentielle de notre existence.
Le ton hargneux que nous entendons partout ne devrait pas marquer nos réponses aux crises actuelles que vit le Catholicisme. Une crise ne justifie nullement un caprice puéril. Il faut une véritable attitude de sacrifice spirituel pour se réunir et se parler en Chrétiens — en tous temps, et quel que soit le sujet.

L’équivalent Catholique des réunions municipales peut bien apporter des éléments positifs, mais ne répondra jamais aux grands défis si on ne fait pas appel à la prière. Une colère légitime peut bien ramener à ses responsabilités morales et doctrinales un évêque défaillant. Cependant, une solution durable nécessite un profond changement d’attitude et de comportement, et la volonté de remédier aux déplorables nominations de certaines personnes lors de ces derniers temps.

Une meilleure information est nécessaire au sacrifice Chrétien — il ne s’agit pas de mettre au jour des statistiques d’abus ou autres affaires dans le clergé. Selon moi, il faut une formation intime pour un comportement de véritable Catholique laïc. Comment participer saintement à la vie actuelle de cette Église pleine de péchés au lieu de laisser tomber en souhaitant que tout aille mieux ?

Plus vous saisirez ces problèmes, et meilleure sera votre compréhension de laïc interpellant son clergé. Soyez bien conscients, pourtant, qu’une vaste majorité du clergé est aussi remontée que vous à propos des abus sur des jeunes, et également des abus dans notre Église. Il suffit d’un petit nombre de membres du clergé pour camoufler un cas d’abus, ou pour promouvoir un évêque douteux. C’est tout comme le camouflage par quelques-uns au sein d’une famille où sont commis des abus. Sachez bien que votre clergé est en grande majorité dans votre camp.

Un autre sacrifice à accepter : cette crise n’est pas près de se résoudre. Il y a cinquante États aux États-unis, et les informations publiées par les cinquante Procureurs généraux des États sortiront goutte à goutte, durant des années. De plus, nombre de tels cas ne peuvent être résolus. Quelles que soient les nouvelles politiques, et les sanctions administratives ou judiciaires appliquées, il n’existe qu’un remède : le repentir de tels péchés et la réparation apportée.

Il faudra alors bien des pénitences, des jeûnes et des prières. Le peuple laïc devrait s’y impliquer car il a un rôle aussi important : « si un membre subit quoi que ce soit, tous les membres le subissent, et si un membre est honoré, tous les membres s’en réjouissent. » (Vatican II).

21 octobre 2018.

Source : https://www.thecatholicthing.org/2018/10/21/worried-laypeople-and-spiritual-sacrifice/

Tableau : Saint Jean Baptiste désigne le Christ – Bartolomé Estéban Murillo, vers 1655 (Institut d’Art de Chicago).