Espagne - La suite de la Conférence de la Paix, le sort des prisonniers basques ? - France Catholique
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Espagne – La suite de la Conférence de la Paix, le sort des prisonniers basques ?

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La conférence de la paix tenue à Arnaga lors de la dissolution de l’Eta porte ses fruits.

L’étau se desserre pour des prisonniers basques maintenus pour 242 d’entre eux à ce jour en Espagne, 51 en France et un au Portugal.

Soit au total 294 retenus dans les prisons franco-espagnoles en attente de solutions prochaines et encore futures.

Selon la procédure légale en cours, chaque sujet en détention est placé en catégorie 1-2-3. Ceux ayant obtenu d’appartenir à la seconde catégorie, souhaitant passer à la troisième de semi liberté et bénéficier “d’une réinsertion possible hors la prison ou d’un rapprochement de leurs domiciles” seraient une quarantaine en Espagne à ce jour et pour la plupart en état de maladie.

Selon un document désormais connu de l’Administration Pénitentiaire en Espagne et en France, il serait envisagé pour ces 40 premiers détenus “une voie légale de la réinsertion dans l’espace géographique situé entre l’euskadi et la navarre en terre basque”. 29 seraient en situation de l’obtenir dont quatre en situation de maladie…

La justice et l’administration pénitentiaire ont en chaque pays leurs règles et leurs propres usages.

Loin des rampes de l’information et de l’événementiel des informations courantes, on se remémore que le Premier ministre M. Aznar en 1998 avait déjà fait commencer ce programme lors de la première trève de l’Eta rompue l’année suivante. Dans un environnement farouchement défiant de l’opinion publique espagnole…

135 détenus en tirèrent le bénéfice d’un rapprochement mais le projet fut ajourné en 1999.

Depuis février 2018, des discussions confidentielles avaient lieu entre l’Administration pénitentiaire espagnole et les Autorités de l’Euskadi et Navarre pour envisager “la voie légale du rapprochement à terme des détenus dispersés sur le territoire espagnol.”

On sait que tout détenu dispose d’une fiche personnelle d’évaluation de son comportement dans la prison, avec les autres détenus, et dans les travaux d’insertion déjà engagés au sein de l’institution pénitentiaire.

S’agissant désormais d’envisager le rapprochement et à terme une sortie de prison sous main de justice, les perspectives en ce sens ont marqué un grand pas dans un contexte politique régional où les Gouvernements basques de Vitoria et de Pampelune avaient oeuvré en ce sens, faisant de l’avenir des détenus politiques basques “un point majeur de leurs discussions avec les autorités de la Justice espagnole.”

Les partis politiques espagnols d’opposition relayant à leur niveau cette demande au sein des Commissions parlementaires nationales, la question de la paix signée et envisagée pour enrayer définitivement toute violence politique de revendication indépendantiste à propos des prisonniers basques, donna de la respiration aux détenus des prisons espagnoles

Pour certains leur vie entière s’est passée à ce jour dans les geôles nationales.

Leur libération souhaitable sera la signature accomplie la plus prégnante du contenu de la paix signée à Arnaga en ce mois de mai 2018.

On devine que pour les familles le retour d’un absent si longtemps pour certaines de plusieurs décennies, reste un problème.

Le monde a changé, et l’environnement des familles est à l’image de la vie réelle.

Les Associations de victimes et les familles victimes de la terreur sont toujours là.

Elles demandent justice, et comprennent que la Justice a deux regards, celui de l’auteur des faits, celui de la victime..

Le retour des auteurs donne lieu à des réactions contrastées sur place.

Vivre et Vivre au milieu de ces mondes différents sera le défi du futur pour tous.

L’usage instrumentalisé de ces défis et oppositions potentielles est l’arme parfois utilisée par ceux qui n’avaient cru en la parole des conversions personnelles.

Le monde a changé pour tous.

Qu’en sera-t-il pour nous chrétiens parfois pris de court par l’accélération des faits et se répétant sans précaution ?

2017-2018 ont été des années historiques pour la société basque.

Mais il manque encore de la distance en face des faits eux -mêmes pour les regarder objectivement sans passion et sans réserve.

L’habitude de maintenir l’étreinte de la menace entretient un état d’esprit peu pacifiant.

Nul ne sait encore à ce jour ce que seront les jours prochains suivant la Conférence de la Paix signée à Cambo-les-Bains, dans une société perturbée par les agressions et les menaces d’un autre genre aujourd’hui.