Barbara Cassin à l’Académie française - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Barbara Cassin à l’Académie française

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Philologue et philosophe, Barbara Cassin a été élue à l’Académie française.

De 1993 à 2000, elle a coordonné, une centaine de chercheurs de toute l’Europe au sein d’un groupe de recherche du CNRS, pour l’élaboration d’un dictionnaire qui définisse les variations sémantiques subies par les concepts philosophiques à travers leurs emplois dans différentes langues et différents contextes. Ce travail se concrétise en 2004 par la publication du Vocabulaire européen des philosophies. Un immense travail collectif auquel collabora notamment l’Ukrainien Constantin Sigov, professeur à l’Université Pierre Moghila de Kiev, auteur d’un article sur le mot Pravda.

Spécialiste de la rhétorique de la modernité, Barbara Cassin a poursuivi un questionnement sur les liens entre pensée antique et monde contemporain, et la rémanence de l’héritage de l’Antiquité dans celui ci18. Elle a assuré un enseignement synthétisant quarante années d’une recherche consacrée à déterminer comment la langue et le récit d’Homère ont façonné la pensée occidentale, Les Origines du langage philosophique – stratégies rhétoriques et poétiques de la sagesse antique. Sa conclusion en est que souvent sans le savoir, « nous sommes tous des lecteurs d’Homère »…

Directrice de recherche au CNRS, traductrice, elle a pris en 2010 la présidence du Collège international de philosophie. Membre de l’école doctorale Concepts et langage de la Sorbonne, elle s’est beaucoup impliquée dans la combinaison du discours et de la politique que réalisent en Afrique les commissions vérité et réconciliation.

À la suite de l’élection de Nelson Mandela, trois ans après l’abolition de l’apartheid, elle a participé à la fondation à l’université du Cap d’une école de rhétorique, devenue l’Association de rhétorique et de communication de l’Afrique du Sud.

Au cours des années 2000, le CNRS lui a confié le pilotage d’un Projet international de coopération scientifique avec l’Afrique du Sud intitulé Rhétoriques et démocraties, puis une seconde mission de coopération internationale, intitulée Traductions croisées / traditions croisées, dont l’objet est de conduire avec l’Ukraine une étude critique de l’influence de la langue sur les conceptions philosophiques.

De 1974 à 1976, elle avait assuré une vacation de pédagogue pour adolescents psychotiques à l’hôpital de jour Étienne-Marcel, à Paris, où Françoise Dolto supervisait la prise en charge des tout petits. Cette rencontre avec la langue absolument étrangère et intraduisible des fous, conjuguée avec l’étude du philosophe allemand Martin Heidegger, lui a valu d’assurer un cours du Département de Psychanalyse de l’université de Vincennes à Saint-Denis.

À la suite de l’exposition au MUCEM de Marseille de décembre 2016 à mars 2017 dont elle était la commissaire, relayée en 2017-2018 à la Fondation Bodmer à Genève, elle a créé en 2017 l’association Maisons de la Sagesse – Traduire, visant à constituer un réseau de coopération autour de la traduction comme un savoir-faire avec les différences. Une palette d’activités impressionnante et d’une utilité extrême à l’époque actuelle.

Denis LENSEL