En 67 après J.-C., l’empereur Néron, accuse les chrétiens d’avoir mis le feu à Rome. Une bonne occasion pour lui de les persécuter sauvagement, et de faire emprisonner Paul. C’est le préfet Mauritius Gallas, directeur de la prison, qui est chargé de veiller sur lui, même s’il ne comprend pas bien ce qu’on lui reproche. Dans leur maison, Aquila et Priscille accueillent les chrétiens, qui fuient les persécutions. Parmi ces derniers, chacun est partagé entre le désir de fuir pour rejoindre les autres chrétiens à Éphèse, ou rester pour venir en aide à ceux qui pourraient se réfugier là et, le cas échéant, se battre contre l’oppresseur. C’est alors que Luc l’évangéliste débarque et décide, malgré les dangers, d’aller visiter Paul dans sa prison.
Loin d’être une biographie exhaustive de saint Paul, ce film magnifique, réalisé par Andrew Hyatt, qui avait déjà raconté, dans Full of Grace, en 2015, les derniers jours de la vie de la Vierge Marie, retrace dans ce film ceux de la vie de « l’apôtre des nations », dans une Rome dévastée par les persécutions subies par les chrétiens. C’est ce point de vue original qui fait l’intérêt majeur d’une œuvre superbe.
Devant des décors qui font penser à ceux de Gladiator de Ridley Scott (les deux films ont été tournés sur l’île de Malte, en particulier sur les ruines du temple de Ta’Hagrat), admirablement photographiés avec une douce lumière, les images reconstituent, avec beaucoup de précision et un grand souci d’authenticité, la vie quotidienne de l’époque. Les dialogues donnent une idée saisissante de la profondeur spirituelle de cette communauté persécutée, mais les dissensions entre les uns et les autres ne sont pas cachées.
Il faut ajouter que l’interprétation est sensationnelle, en particulier celle de Jim Caviezel, qui donne beaucoup d’épaisseur humaine à l’évangéliste Luc, sans oublier le Français Olivier Martinez, qui campe, avec finesse, un préfet romain assailli par le doute.
Fidèle aux Écritures, cette œuvre bouleversante restitue bien le message du Christ, fait d’amour, d’espoir, de grâce et de pardon. Les différents personnages (Paul, Luc, Priscille, Aquila, etc.) incarnent chacun une partie des meilleurs dons de l’âme humaine, tels le courage, le don de soi, le refus de la violence, etc. Afin de rendre son film accessible au plus grand nombre, le réalisateur a pratiqué, à de nombreuses reprises, l’art de l’ellipse, qui fait comprendre la violence de l’époque (les chrétiens transformés en torches vivantes pour éclairer les rues de Rome, la décapitation de Paul, etc.) sans jamais la montrer.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=259126.html
Film historique américain (2018) de Andrew Hyatt, avec James Faulkner (Paul), Jim Caviezel (Luc), Olivier Martinez (Mauritius Gallas), Joanne Whalley (Priscille), John Lynch (Aquila), Uorgos Karamihos (Saul de Tharse), Antonia Campbell-Hughes (Irenica), Alessandro Sperduti (Cassius), Manuel Cauchi (Ananais)(1h48). (Adolescents) Sortie le 2 mai 2018.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Jean-Paul Hyvernat