La méthode Macron de vouloir transcender les partis politiques pour les convier à partager un programme commun de gouvernance dans l’intérêt du pays, fait des émules en Espagne.
Manuel Valls ancien Premier ministre français, ancien maire, député au Parlement national envisage de traverser les Pyrénées et de se présenter à la Mairie de Barcelone pour battre le courant catalan conduit par Calau qui gouverne la ville avec une alliance multi partis à sa tête.
Selon les termes du candidat potentiel “un projet unitaire” pour les constitutionalistes espagnols, PP, Psoe catalan, Ciudadanos et les indépendants, ERC et des personnalités de la société civile.
Cependant le projet “à la française” est plus compliqué à adopter dans sa version espagnole.
Dans une ville où douze édiles se reconnaissent chez les constitutionalistes sur les 41 élus municipaux majoritairement catalanistes et de gauche.
Les premières déclarations enflammées autour de Manuel Valls pour porter haut ce programme à venir, commencent à se fracturer.
Les socialistes ne veulent adopter un projet de Ciudadanos qui n’est pas le leur bien que celui d’un socialiste français.
Le parti PP minoritaire en Catalogne soutient l’initiative par la voie de la Vice présidente du Gouvernement espagnol Soraya de Santamaria, mais ne veut apporter sa caution au parti Cds, en compétition électorale avec ce dernier, en vue des municipales prochaines en Espagne.
Quant aux catalanistes, qualifiés diversement par les opinions publiques, de sécessionnistes, d’indépendantistes ou de bien d’autres adjectifs qui ne peuvent être transcrits dans le texte, l’arrivée de Manuel Valls sur la terre de Catalogne, la sienne par ses origines donne lieu à des commentaires réservés…
Les uns adoptent le texte catalan “retour à la maison” d’un chansonnier imagé d’une version méditerranéenne, d’autres voient dans ce candidat atypique pour les espagnols un électron libre à la française peu commun à la vie politique du pays.
Les discussions vont bon train dans un environnement où pour les Catalans l’avenir de la province pose problème au delà de l’avenir de Barcelone.
Les partis politiques espagnols peu disposés pour l’heure à pratiquer “la manoeuvre à la française” des consensus politiques, observent la version catalane comme une diversion du moment car pour le pays les compétitions électorales prochaines porteront sur l’avenir des dix sept autonomies, et le futur de la Communauté de Madrid, en difficulté pour le PP après la démission forcée de Cifuentes de la présidence.
Madrid et Barcelone, les deux pôles majeurs de l’Espagne traversent un temps de crise interne.
Mario Rajoy veut obtenir le vote des budgets nationaux pour préparer l’année des élections capitales pour son parti le PP.
La question catalane s’enlise encore.
La méthode Macron si elle a quelque perspective à Barcelone ne semble trouver dans le reste de l’Espagne des appuis affichés pour résoudre les quelques défis premiers du présent.
Les Espagnols se soucient davantage du niveau des retraites des aînés, de subventions publiques et de la gestion égalitaire de l’eau entre le nord et le sud du pays, de la démographie nationale en baisse consécutive, du chômage des jeunes diplômés qui partent…
Les nationaux espèrent peu dans les hommes providentiels. Hommes aguerris par le passé à la méthode rude et combative dans leurs rapports nationaux s’interrogent sur la présence numérique des migrants qui abordent les îles et les frontières nationales, subissant de par leur position géographique immédiate dans le sud européen les conséquences des aléas de la vie publique, de l’autre côté de la Méditerranée !