Avec quelques heures de retard sur l’annonce de la disparition de l’ETA en raison de la Conférence épiscopale espagnole tenue à Madrid le long de la semaine passée les Evêques basques des trois Diocèses espagnols de Saint Sébastien, de Bilbao et de Vitoria en sus de Pampelune et de Bayonne ont cosigné une Déclaration commune “en se réjouissant de la dissolution annoncée de l’Eta et conviant les fidèles des diocèses concernés au pardon et à la reconnaissance de complicités, d’ambiguités et d’omissions commises dans le passé” au sujet des violences perpétrées par le mouvement dans le respect et le rejet d’humiliations à l’intention des victimes.
Laissant ainsi aux évêques basques en situation pastorale, le soin d’intervenir sur ce sujet de leur zone pastorale, les évêques espagnols au sein de la CEE ont précisé “le bénéfice de la démocratie pour l’Espagne entière capable de partager cette nouvelle pour tout le pays.”
Les évêques basques ont salué le travail parfois héroïque accompli dans le passé par des prélats courageux pour influer dans le sens de la trêve et de la fin de l’Eta par des chrétiens engagés dans des cercles pacifiques actifs et influents. Ils réitèrent la grande générosité à maintenir pour le futur pour favoriser la réconciliation entre tous les citoyens et le vivre ensemble dans la société.
De l’évêque de Saint Sébastien en passant par Bilbao, les supérieurs de congrégations religieuses et des acteurs politiques de premier niveau furent pendant des décennies des artisans de paix discrets et efficaces dont on mesure à présent le travail accompli.
Vient de la part des pasteurs le temps des prisonniers qui demandera un jour prochain “une réponse partagée par la totalité de la société civile pour obtenir réparation des dommages commis disent-ils, et par la volonté de les intégrer à nouveau dans le réseau habitué de la vie commune.”
La déclaration dans sa sobriété et sa densité évite des commentaires superflus et se résume à constater un changement de monde et d’horizon pour le pays basque et l’espagne elle même.
En 2002 on se souvient encore de la prise de parole et d’une déclaration séparée des Evêques basques au sein de la Conférence épiscopale espagnole au sujet de la dissolution du parti Batasuna qui provoqua un malaise chez les évêques espagnols eux mêmes.
Les circonstances actuelles n’étant plus de même nature, la Conférence des Evêques a partagé en son Assemblée cette nouvelle qui ouvrira des horizons pacifiés dans l’Eglise et dans le pays.
Fx Esponde
Pax Christi Bayonne