Billy Graham - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Billy Graham

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Billy Graham, qui vient de nous quitter quasi centenaire, fut un des plus grands évangélisateurs de tous les temps. Même si sa culture américaine et sa spiritualité évangélique nous le rendaient un peu « étrange », il ne nous est pas possible de ne pas nous incliner devant un homme qui voua sa vie à l’annonce du Christ dans le monde. Sa prodigieuse énergie, le dynamisme de sa foi alliés au sens pragmatique et organisationnel si caractéristique des États-Unis ont été à l’origine d’un mouvement religieux qui, aujourd’hui, continue à conquérir le monde. Cela nous pose quand même quelques problèmes à nous autres catholiques. Ne sommes-nous pas trop timorés et un respect humain exagéré ne nous empêche-t-il pas de prêcher l’Évangile d’une façon plus directe, plus offensive, plus incisive ? Certes, nous avons derrière nous une extraordinaire tradition missionnaire, mais il semble souvent qu’elle se soit affaiblie au cours d’une histoire plombée par le laïcisme, le relativisme, l’alignement sur un conformisme bien-pensant.

Il ne s’agit pas de nier ce qui pouvait nous séparer de Billy Graham, mais il faut aussi prendre conscience que, depuis les positions assez polémiques de sa jeunesse, il n’avait cessé de se rapprocher du catholicisme, avec lequel il ne se reconnaissait pas d’opposition doctrinale majeure. Bien au contraire ! Et à examiner les lignes de force de sa prédication, il n’est pas possible de désigner d’incompatibilités véritables avec cet homme de foi, qui aimait tant converser, de cœur à cœur, avec le saint pape Jean-Paul II. Comment ne pas reconnaître la dette que nous avons contractée avec cette famille spirituelle ? Mgr Jean Rodhain, fondateur de notre Secours catholique, expliquait comment l’exemple des trusts américains de la charité l’avaient inspiré pour imaginer l’organisation d’un instrument efficace pour venir au secours des détresses, avec toute l’ampleur et la rapidité requises. De même, c’est le renouveau charismatique qui a reçu, chez nous, sa première impulsion d’outre-Atlantique qui permit, dès les années soixante-dix, de changer le climat morose de dépression qui régnait alors, avec la redécouverte de la louange et de la motion de l’Esprit Saint.

L’œcuménisme véritable ne saurait consister dans la définition d’une opinion moyenne ou d’une sorte de compromis négocié. Il n’a de légitimité qu’à provoquer une émulation vers le haut, une meilleure perception des exigences de l’Évangile. L’exemple que nous donnent les évangéliques est singulièrement à méditer sur le terrain des progrès de l’annonce de la foi dans le monde. Ne sont-ils pas bons premiers à pénétrer dans de vastes zones où l’islam interdisait toute présence du christianisme ? À l’heure où Billy Graham nous quitte, il nous est bon, à nous catholiques, de saluer en lui le fidèle serviteur du Seigneur.