L'opinion publique face à l'immigration - France Catholique
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L’opinion publique face à l’immigration

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Nous ne sommes pas près de lâcher ce terrible dossier de l’immigration. Le gouvernement tente de le traiter – nous l’avons vu hier – sous deux aspects, celui de l’ouverture et celui de la rigueur. L’ouverture s’exprime avec des mesures possibles pour faciliter l’intégration de ceux qui s’établiront sur le territoire. La rigueur s’exprime avec cette loi à laquelle le ministre de l’Intérieur a d’ores et déjà attaché son nom, et qui comporte des mesures plus sévères pour juguler l’immigration incontrôlée. Je n’entrerai pas aujourd’hui dans la discussion détaillée de la loi, contre laquelle s’organise une sérieuse opposition. Je voudrais retenir son aspect politique, celui qui concerne l’attente d’une opinion publique qui, selon les sondages, considère que le gouvernement est trop laxiste en matière d’immigration.

Impossible, en effet, à un gouvernement issu du suffrage d’échapper au poids de l’opinion publique. Ce qui ne veut pas dire que celle-ci a forcément raison. Pas plus qu’elle n’est raciste, comme certains sociologues patentés le prétendent. On est obligé de constater qu’il y a de plus en plus un hiatus entre les organisations humanitaires dont la mission est de secourir la détresse et une population qui ressent de plus en plus la crainte d’un débordement, liée à une insécurité culturelle. Cette crainte est-elle irrationnelle ? On doit noter qu’elle ne concerne pas seulement la France, mais l’Europe dans son ensemble. Un pays comme la Suède, qui était réputé pour la générosité de son accueil aux étrangers, a fermé ses frontières.

Il convient donc de réfléchir, avant de condamner. Natacha Polony explique, pour sa part : « Les Français seraient moins réticents à l’accueil des réfugiés s’ils n’avaient l’expérience de ces enfants d’immigrés pétris de ressentiment et persuadés que leurs échecs sont la responsabilité de la France. » Ce facteur explicatif n’est nullement négligeable et il s’appuie aussi sur le sentiment d’une impossibilité à réintégrer les quartiers perdus de la République, qui constituent une réalité massive. Ajoutons à cela le facteur religieux, signalé hier, et qui pèse terriblement, non seulement à cause de la menace islamiste, mais aussi à cause de certaines caractéristiques propres à la structure théologique de l’islam. Il faudrait pouvoir s’expliquer clairement sur tous ces sujets, si l’on ne veut pas encourager un durcissement des oppositions qui n’apportera rien de bon et d’utile au pays et à la paix civile.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 février 2018.