Lee Strobel, journaliste d’investigation au Chicago Tribune et athée revendiqué, est confronté à la soudaine conversion de son épouse au christianisme. Afin de sauver son couple, il se met à enquêter sur la figure du Christ, avec l’ambition de prouver que celui-ci n’a jamais ressuscité…
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Ce film * a beaucoup de qualités formelles. Les acteurs sont de premier ordre. La reconstitution des années 1970 – coiffures, vêtements, automobiles, etc. – est précise. Le scénario, qui imbrique quelques enquêtes du journaliste d’investigation avec sa quête personnelle philosophique, lui donne un aspect de thriller policier. Il permet de montrer une méthode en action pour atteindre la vérité malgré les obstacles qui la masquent. Ce que le journaliste éprouve douloureusement dans son métier, quand il se rend compte qu’il s’est lourdement trompé malgré tout son professionnalisme, il tente d’autant plus de l’éviter en matière spirituelle.
Il multiplie pour cela les rencontres avec des sommités universitaires qui l’accueillent généreusement pour le faire profiter d’années de recherche… Il y a là quelques arguments pertinents sans doute trop vite déclinés afin de ne pas ralentir l’action. Il faudra vous reporter au livre ** pour en savoir plus. Si, du moins, vous optez pour cette option « scientifique » pour clarifier votre relation au divin…
Alors, à la fin, le Christ est-il vraiment ressuscité ? me demanderez-vous peut-être… On ne va pas vous « spoiler » le film et son « scoop ». À vous d’aller le voir – ou d’y entraîner votre conjoint ? C’est un beau film reposant aussi sur l’histoire d’amour d’un couple en péril. Cet homme et cette femme se battent pour sauver leur vie de famille, un équilibre toujours fragile, chez les gens intelligents et favorisés par la réussite professionnelle autant que chez les autres.
Évidemment, c’est du cinéma très américain. Il faut supporter, dans la version originale, les voix graves poussées à l’extrême et l’excès des effets sonores. Mais la version en français – à mon goût de non-cinéphile – permet de goûter cette histoire dont les seules invraisemblances viennent du fait qu’elles sont la transcription de moments qui se sont réellement passés ainsi… Oui la vérité dépasse toujours la fiction !
Il y a un enjeu plus général, voire plus politique autour de ce film. La société de diffusion Sage, proche de la communauté de l’Emmanuel, arrivera-t-elle par ses efforts inspirés à créer un créneau en France pour un cinéma d’inspiration chrétienne, tel qu’il existait entre les années 30 et 50, tel qu’il existe puissamment en Amérique aujourd’hui ? C’est ce qu’elle tente de faire en achetant les droits de films qui ont eu un grand succès dans le monde entier et que les distributeurs français n’ont pas retenus parce que la réputation de laïcisme de notre pays les en décourage. Seul l’existence avérée d’un public prêt à payer sa place pour voir un film ouvertement chrétien peut commencer à changer la donne. À vous donc de faire le choix de rendre la diffusion de ce film « rentable » en payant votre place, en organisant une projection, en finançant la campagne d’affichage, en y invitant vos amis, etc.
* Jésus l’enquête, comédie dramatique américaine (2017) de John Gun, avec Mike Vogel (Lee Strobel), Erika Christensen (Leslie Strobel), Faye Dunaway (le docteur Roberta Waters), Robert Forster (Walter Strobel) (1h52), sortie le 28 février.
** Lee Strobel, Jésus, la parole est à la défense, éditions Vida, 316 pages, 19 e.
https://actualite.housseniawriting.com/science/religion/2017/04/08/the-case-for-christ-la-preuve-de-la-resurrection-de-jesus/21364/
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