Espagne ou la tentation du retour aux féodalités - France Catholique
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Espagne ou la tentation du retour aux féodalités

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Le pays est quadrillé par son histoire passée.

Chacune des régions administratives dessinent un espace territorial plaqué sur l’histoire des royaumes du Moyen Age.

En 1978 la Constitution espagnole fut ciselée dans cette perception proche de la mémoire et des origines des provinces de la nation ibérique.

Dès le lendemain des élections catalanes le Roi Felipe VI a parlé et rappelé aux partis politiques “la nécessité de réformer la Constitution et de refuser tout immobilisme et tout conformisme en ce sens”.

Les partis constitutionnalistes espagnols, PP, Psoe, Ciudadanos ont salué avec déférence le discours royal mais sans empressement à décider pour l’instant des réformes de la Constitution demandées.

Les autonomistes catalans, basques, navarrais, et en d’autres régions demandent des précisions sur ces propositions à discuter dans le sénat espagnol.

On devise en effet que toute initiative en ce sens aurait des conséquences immédiates sur l’administration territoriale actuelle.

Faudra-t-il maintenir les 17 provinces autonomes actuelles ?

Peut-on envisager des regroupements et des projets partagés entre certaines ?

Madrid, Barcelone, Vitoria, Pampelune disposent d’avantages économiques évidents sur des régions du sud du pays en difficulté aujourd’hui.

Toute modification des fonctionnements administratifs actuels pouvant engendrer la fronde ou des résistances possibles, le personnel politique à la veille d’élections importantes en 2019 réserve ses promesses à des projets consensuels et sans vouloir prendre des risques trop audacieux.

La Catalogne est le reflet immédiat des précautions utiles, sans ingérence, sans éclat dans les affaires régionales de la part du gouvernement espagnol, soucieux de restaurer les règles démocratiques et constitutionnelles du Gouvern on éviterait d’ outrepasser la volonté d’interférence intérieure.

On pensait les Catalans réceptifs dans leur majorité à la Constitution Espagnole mais le résultat des élections du 21 décembre a démontré que “les catalanistes” au nombre des trois partis représentés, disposaient de plus de députés élus que de voix comptées d’électeurs en vue de la désignation du prochain gouvernement catalan de janvier 2018.

Les Espagnols défendent avec âpreté leur régionalisme et l’indépendance des provinces fédérées au sein de l’état espagnol.

Toucher à ce fonds inviolable sera un défi majeur des gouvernements espagnols à venir.

Le président basque Urkullu invite le président du gouvernement espagnol Mario Rajoy à prendre la mesure d’un « débat des nationalités au sein de la nation espagnole”, non sans arrière-pensée au vu de ce qui peut se passer en Catalogne.

D’autres dirigeants régionalistes emboitent ce pas.

Un autre sujet demeure encore bien sensible pour le pays.

Gibraltar que la couronne espagnole voudrait retrouver pour son bénéfice, mais que la couronne britannique n’est pas disposée à brader pour des raisons territoriales évidentes.

En quittant l’Europe par le Brexit “les habitants du Rocher” deviennent des partenaires de premier intérêt pour les affaires sur cet espace où les contrebandes diverses sont le quotidien de ce royaume britannique sur le sol espagnol.

Des affaires qui semblent intéressantes pour bien des Espagnols qui pourraient disposer des avantages de ce territoire détaxé dans le commerce international, voie de passage officiel des devises et des échanges multiples entre le sud et le nord de l’Europe.

De Gibralter à Barcelone, de Madrid à La Corogne l’Espagne est une mais si complexe qu’il faut au roi Félipe VI d’Espagne une intelligence des sujets du Royaume plurielle pour maintenir la nation dans le giron espagnol que seule la Constitution du pays revisitée pour son usage pourra permettre dans les faits !