Chacun observait avec minutie l’attitude de l’organisation ETA sur la question catalane.
Elle semble se concentrer sur les prisonniers du mouvement et se limite à des rencontres publiques de soutien aux catalans sans éclat et pour le principe.
L’ETA fait ce jour une déclaration dans le journal basque de l’organisation GARA concernant la demande de rapprochement des prisonniers basques en France et en Espagne, vers des prisons plus proches du domicile des familles.
Mais le ministère de l’Intérieur espagnol attendait encore la dissolution effective de l’organisation après 40 années de violences et de crimes commis par l’organisation.
La demande de ce matin stipule que l’organisation n’est plus représentative de l’Association des prisonniers basques fédérés désormais et qui semblent vouloir se démarquer de l’ETA et retrouver leur autonomie civile au regard de la loi pénitentiaire qui gère leur dossier.
La même déclaration se félicite de la place prise par la société civile dans le rapprochement des hommes qui purgent leur peine dans les prisons des deux pays.
La réponse des politiques ne s’est pas fait attendre en faveur d’une dissolution définitive du mouvement armé avant toute autre considération de circonstance.
Le rapprochement des prisonniers étant à l’étude dans les deux Ministères français et espagnol, cette prise de parole semble indisposer les organisateurs de la manifestation de dimanche prochain à Paris pour demander en France des mesures humanitaires en faveur des prisonniers malades et la perspective à terme d’un rapprochement pour tous.
On rappelle que la condition sine qua non d’une telle décision judiciaire exigera la dissolution tout d’abord, qui suivrait la remise de l’arsenal des armes effectuée le 8 avril de cette année à Bayonne
Les prisonniers de ces années sombres ont vieilli pour la plupart en prison.
Malades, seuls et parfois délaissés ils réclament que justice leur soit rendue faute d’une amnistie qui semble impossible pour l’heure.
Second point d’achoppement il concerne la réparation des dommages commis, les victimes innocentes meurtries, et le devoir de reconnaissance des crimes causés qui dépassent toute décision de la justice et demandera du temps.
Le pardon n’est pas au rendez vous.
Les événements tragiques vécus par une génération entière sur plusieurs décennies du coté des familles, des pouvoirs de police, des militants eux mêmes parfois victimes de leurs actes sont enracinés dans l’esprit des citoyens espagnols.
Les générations nouvelles engagées dans la gauche basque politique de partis irréductibles de la cause basque ne reconnaissent plus la paternité de ces actes de défense de la patrie.
La violence n’est plus un argument militant acceptable.
Le lien des générations sur le sujet semble rompu.
Au demeurant le gouvernement de l’euskadi prend avec prudence toute déclaration venant de l’ETA fragilisé mais non dissous, rappelant contre les siens si besoin leur droit de s’exprimer faute de pouvoir être entendu !