Un féminisme intégral - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Un féminisme intégral

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Lundi soir, l’équipe de la revue Limite a obtenu un très beau succès, en remplissant l’église Saint-Ferdinand-des-Ternes pour une rencontre sur le thème du féminisme. Plus exactement, pour reprendre le titre de la soirée : Osez le féminisme intégral ! Certains se sont offusqués que cela se déroule à l’intérieur d’une église. Gaultier Bès, un des responsables de la revue, leur a répondu que c’était le seul lieu possible, sauf à ruiner les finances de Limite. J’esquisserais une autre explication qui n’est pas contradictoire avec celle-là. Il fut un temps, a écrit le Polonais Adam Michnik, où les églises constituaient les seuls refuges d’une parole libre sous un régime totalitaire. Je ne prétends pas que nous vivions sous un régime identique, grâce au ciel. Mais il y a des jours où on se demande s’il est possible d’exprimer publiquement une parole qui contredise le discours officiel. Celui qui se répète indéfiniment partout sur la libération de la femme par exemple. Et avec les affaires récentes qui concernent les atteintes sexuelles aux femmes, une ligne idéologique unique s’est imposée, qui rend inaudible toute réponse d’une autre inspiration intellectuelle.

J’ai eu le sentiment que dans ce climat, une immense frustration s’est développée, surtout d’ailleurs du côté des femmes qui se considèrent instrumentalisées au service d’une pensée unique, dans laquelle elles ne se reconnaissent pas. D’où le succès de la soirée de Limite, qui répondait à une attente considérable. Les promoteurs de la soirée ont été dépassés par une demande qu’ils n’ont pu satisfaire. Cela n’a pas empêché cette église archi-comble, où les cheveux gris étaient absents – j’étais une des rares exceptions – et où les femmes constituaient 80 % de l’effectif. C’était d’ailleurs, presque exclusivement la parole féminine qui s’exprimait avec Natacha Polony, Marianne Durano, Eugénie Bastié et Thérèse Hargot. Je ne puis aujourd’hui résumer la substance de leur propos. Juste une impression : la parole qui s’est exprimée lundi soir était vraiment libératrice, non seulement parce qu’elle sortait des stéréotypes imposés, mais parce qu’elle invitait à réfléchir, à frais nouveaux, sur de vraies questions qui sont trop souvent escamotées. Pour le coup, oui, c’était vraiment du féminisme intégral.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 15 novembre 2017.