Il y a bien d’autres sujets de discussion et de réflexion dans notre bel aujourd’hui, mais force est de reconnaître que la question du harcèlement sexuel et de la condition de la femme continue à agiter les esprits et à nous valoir une avalanche de textes qui prennent souvent l’allure de manifestes. Loin de moi l’idée que tout cela est vain et qu’il faudrait opposer le mépris à cette véritable explosion de ce qu’on appelle la parole libérée. Le sujet est digne du plus noble intérêt, car il en va des fondements existentiels de notre humanité. Et dans les différentes tribunes que l’on lit ici ou là, il y a toujours quelque chose à retenir, même si elles n’entraînent pas notre adhésion complète. On peut regretter cependant que les discours soient plutôt répétitifs et que cette parole libérée fasse trop souvent silence sur une des causes principale des dérèglements que l’on fustige à juste titre. C’est pourquoi j’ai apprécié que Sophie Cahen, dans sa tribune du Monde de samedi, mette en cause les ravages de la pornographie chez les enfants : « Nous ne pouvons plus faire l’économie d’une véritable politique publique de lutte contre les ravages de la pornographie sur les représentations féminines des jeunes (et moins jeunes) générations (un enfant a en moyenne onze ans quand il est exposé pour la première fois à de la pornographie). Quant aux personnels de l’Éducation nationale, que faisons-nous pour les accompagner, les soutenir et les former à lutter contre cette réalité abjecte ? »
Cette réalité massive est ignorée par la plupart des contributrices au débat actuel, souvent coalisées contre « le sexisme des mâles dominants », qui bénéficieraient « de la complaisance des autres hommes ». Dans cette logique, c’est une révolution anthropologique qui est revendiquée, et j’avoue qu’elle a de quoi inquiéter lorsqu’elle reprend la pire rhétorique du gender, avec ses conséquences totalitaires. Je n’ai pas le temps de détailler aujourd’hui. Je conclurai que j’ai été réconforté par le magnifique article de Natacha Polony dans Le Figaro, intitulé « Éloge de la virilité ». Dans le climat actuel, il faut un certain courage pour affirmer que réduire l’humanité à des hommes qui seraient des porcs incapables de se maîtriser et à des femmes qui seraient des proies potentielles « nous prépare un monde à la fois sordide et dangereux ». La grâce de la virilité, celle de la féminité, c’est bien autre chose !
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 23 octobre 2017.
Pour aller plus loin :
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- Discours du Pape au monde la culture
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI