Nos îles sinistrées - France Catholique
Edit Template
Marie dans le plan de Dieu
Edit Template

Nos îles sinistrées

Copier le lien

Dans la nuit où l’on attendait avec inquiétude l’arrivée de l’ouragan Irma sur les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, je recevais un mail de Mgr Jean-Louis Riocreux, évêque de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre, qui a la responsabilité pastorale de ces deux îles. Il y disait toute son inquiétude, ne pouvant s’entretenir sur le moment avec ses prêtres Fiorenzo Rossi à Saint-Barthélemy et Freddy Hissou à Saint-Martin. Il aurait aimé se rendre sur place, où il se trouvait d’ailleurs il y a quinze jours, mais dans les circonstances, c’était impossible. Par la suite, l’évêque a pu communiquer avec ses prêtres. Dimanche il y avait eu une messe à Saint Barthélemy avec dix personnes seulement présentes dans une salle de catéchisme. À Saint-Martin, l’église de Marigot avait pu être utilisée.

Donc l’Église est présente sur place et s’associe aux initiatives d’entraide. Mgr Riocreux a demandé aux membres du Secours catholique de rejoindre les bénévoles de la Croix Rouge pour accueillir les centaines de personnes réfugiées en Guadeloupe. J’avoue que c’est plutôt de ce côté-là que je me tournerais, du côté de l’entraide et de la solidarité effective, plutôt que des polémiques à l’égard de l’incurie prétendue du gouvernement. Sans doute, faudra-t-il tirer les leçons de cette catastrophe pour voir si les mesures préventives nécessaires ont été prises. Est-il vrai que les gouvernements néerlandais et américain ont été plus avisés dans leurs décisions pour protéger leurs ressortissants ? Mais dans un cas pareil, il me semble que c’est plutôt sur la cohésion nationale qu’il faut compter, afin de mobiliser toutes les ressources, tous les secours qui conviennent.

En attendant, ce qui est réconfortant c’est d’apprendre comment les habitants des deux îles s’organisent eux-mêmes sur place, parfois avec les moyens les plus humbles. On donne de l’eau de son puits à qui n’en a pas, on fait entrer chez soi qui n’a plus d’abri. N’est-ce pas là ce qui compte et qui permettra de faire renaître nos îles sinistrées à la vie ?

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 12 septembre 2017.