Loin d’être un lecteur enthousiaste du supplément M du Monde du vendredi soir, je tente pourtant d’y trouver mon bien. Ça arrive lorsque le talent illustre un vrai sujet. Cette semaine, M titre à la une : « L’Europe est une fête. » Tiens donc ! Il s’agit d’un reportage à Budapest, sur un festival qui réunit plus de 400 000 jeunes venus de l’ensemble du continent. Je ne doute pas que les organisateurs réunissent toutes les conditions pour réussir leur spectacle musical.
Mais par ailleurs, quoi de nouveau depuis Woodstock ? Les images ne me paraissent pas évoquer un bonheur supérieur et une joie de vivre vraiment partagée. Alcool, drogue, quelques exhibitions, cela ne suffit pas à garantir le paradis libertaire.
Par ailleurs, Jean-Baptiste Chastand, le journaliste, a l’honnêteté de mentionner que les affaires d’argent, dans cette belle Europe, ont parfois quelque chose de trouble.
Alors, quel mérite reconnaître à « Szijet » ? « Les organisations délivrent un message de tolérance et d’ouverture. » On n’en doute pas. Mais jusqu’où cela va-t-il ? Au-delà d’un frotti-frotta éphémère ? Quel enrichissement réel produit cette rencontre des différences ? Je reste sur ma faim, avec une impression bizarre.
Cette jeunesse n’est pas toute la jeunesse européenne. A-t-elle les énergies pour affronter les défis du monde d’aujourd’hui ? Cela ressemble assez à ce qu’on nous a servi au moment de la tragédie du Bataclan, et ça n’est pas très crédible.
