Une entrée remarquée sur la scène diplomatique - France Catholique
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Une entrée remarquée sur la scène diplomatique

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La visite de Vladimir Poutine à Versailles, faisant suite au premières grandes rencontres internationales auxquelles notre nouveau président vient de participer, constitue pour Emmanuel Macron une entrée remarquable et remarquée sur la scène diplomatique. Plus encore que lors de la célèbre marche du Louvre, le soir de la victoire électorale, l’accueil du président russe à Versailles signifie l’adoption d’une certaine attitude, d’un certain style qui révèle comment Emmanuel Macron entend exercer sa mission politique. Le décorum, les réminiscences de l’histoire s’associent à une initiative qui dépasse le symbolique. On entre dans le dur de l’action d’un chef d’État qui se détermine en fonction des grands enjeux du moment, ceux qui correspondent à autant de situations douloureuses et même dramatiques : celle de la Syrie, celle de l’Ukraine.

Inviter le président russe, c’était prendre beaucoup de risques. Risque d’étaler des désaccords sans pouvoir proposer de solutions alternatives, risque de devoir s’expliquer sur des éléments désagréables et brûlants de la récente campagne électorale, risque aussi de se situer en décalage par rapport à des partenaires européens nullement disposés à relâcher leur bras de fer avec Poutine. De nouvelles sanctions contre la Russie n’ont-elles pas été évoquées, et il y a même des pressions militaires du côté de l’OTAN qui font craindre une montée dans l’escalade. Franchement, je serais plutôt d’accord avec les collègues qui trouvent que notre président s’est bien sorti de toutes ces difficultés. Et je ne suis, personnellement, pas disposé à me transformer en inconditionnel. J’ai mes craintes, j’ai mes réserves. Mais je trouve qu’il est bon de laisser sa chance à l’homme qui se trouve en charge du pays.

J’ose espérer qu’il exercera sa charge, avec la distance nécessaire, garant de l’unité profonde de la France, unité morale. Tout n’est pas éclairci dans les grandes options du quinquennat, et il n’est pas sûr que la campagne pour les législatives aide à dénouer les questions qui fâchent. Raison de plus pour participer avec ardeur à la discussion favorisant une prise de conscience supérieure de notre destin commun.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 mai 2017.