« J’ai vu le temple désormais s’ouvrir à tous. Alleluia ! Le Christ revient victorieux, montrant la plaie de son coté. Alleluia ! »
Ce n’est pas petite chose que l’invitation faite à Thomas par Jésus d’introduire une main dans la plaie de son coté (Jn.20,27). Elle répond sans doute à l’exigence d’un disciple en quête de preuve – réponse combien condescendante et affectueuse ! –mais elle est surtout permission et invitation à tous les chrétiens d’entrer désormais dans le Temple, un Temple nouveau !
Jésus se donne en effet ce titre en Jn. 12,19 : « Détruisez ce Temple (c’est à dire: « Si vous détruisez ce Temple, etc…) moi, en trois jours je le relèverai » « Il parlait du Temple de son très saint Corps » Jn.2,21-22
Les juifs qui écoutent s’y méprennent : « Il a fallu quarante –six ans pour bâtir ce Temple, et toi en trois jours tu le relèverais ! » Jn.2,20). Le Temple auxquels, eux, se réfèrent est celui d’Hérode, son immense esplanade (de 14 hectares), ses divers parvis de plus en plus réservés (femmes, hommes, prêtres), avec interdiction aux païens, sous peine de mort, de déborder le leur, et surtout son sanctuaire le plus sacré, le Saint des Saints (30 mètres sur 10), accessible au seul Grand-Prêtre, une fois l’an, à la fête de l’Expiation, à reculons, pour y prononcer le Nom ineffable du Dieu d’Israël.
Eh bien, l’accès du Temple de ce Dieu, jusqu’alors si jalousement gardé, est désormais ouvert à tous. Mais…il ne s’agit plus du même ! C’est l’universalité du nouvel Israël qui est ainsi signifiée
(1).C’est sa porte d’entrée qui nous est montrée, montrée ouverte, grande ouverte par le geste du Seigneur retirant un pan de son vêtement. Et c’est sa prise de possession par Thomas que nous célébrons en Jn 20,27.
La plaie du coté s’ouvre elle-même sur le cœur dont on connaît le symbolisme. L’accès au Royaume esr clairement indiqué : c’est l’amour de Jésus, véritable entrée de l’arche prophétique ( Gn. 7,1)
(1) – Selon l’indication des prophètes(Is., 66,18), jusqu’à annoncer l’intention divine de choisir des prêtres même au sein du monde païen (Is.66, 21). La fin du « monde clos « juif est pareillemen indiquée par la déchirure qui se produisit dans le rideau du Temple de Jérusalem au moment de la mort du Seigneur (Mt.27,51). Ce rideau n’était pas une quelconque étoffe, lui qui devait masquer le Saint des Saints. Il était fait d’une dizaine de peaux accolées, rigide comme un mur de briques. Ainsi le décrot Vittorio Messori dans son livre « Il a souffert sous Ponce Pilate » ; »Haut d’environ 20 mètres et large de 10, d’un tel point que, d’après Flavius Josèphe, pour le ^porter périodiquement à laver, il fallait des dizaines de prêtres, les seuls autorisés à pénétrer en cet espace.