François Fillon a été convoqué dès ce matin par les juges d’instruction et mis en examen pour « détournement de fonds publics », « recel et complicité d’abus de biens sociaux » et « manquement aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique ». Comme les magistrats considéraient que M. Fillon et son épouse n’avaient pas apporté de preuve du travail effectif de Pénélope Fillon, l’avocat du candidat aux élections présidentielles a souligné que ce n’est pas à son client à prouver son innocence mais à la justice d’apporter des éléments pouvant établir sa culpabilité… Une démarche selon lui « impossible à ce stade puisque les actes d’enquête continuent, que les investigations sont toujours en cours et que les saisies faites lors des perquisitions réalisées lors de ces dix derniers jours n’ont pas encore été exploitées »…
François Fillon a décidé de ne pas entrer dans la logique de l’interrogatoire de première comparution mais d’effectuer comme la loi l’y autorise une simple déclaration aux juges : un message qu’il leur a lu, et qui tient en quatre points, 1. Il a déféré à la convocation des juges, puisqu’il respecte l’autorité judiciaire, 2. Il réaffirme la réalité du travail de son épouse en rappelant les éléments transmis aux enquêteurs et plusieurs témoignages, 3. Il rappelle qu’il n’appartient pas à des juges de porter un jugement sur le travail d’un parlementaire, 4. Il justifie son choix de cette simple déclaration en soulignant que les impératifs d’une campagne présidentielle lui laissent peu de temps pour préparer ses rendez-vous judiciaires.
En l’occurrence, cette convocation avait été avancée de vingt-quatre heures à la demande de François Fillon pour lui accorder un peu plus de sérénité dans le déroulement de sa campagne électorale, déjà passablement perturbée, à une quarantaine de jours de la première échéance, sous haute tension médiatique …
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