La Bible aux likes - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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La Bible aux likes

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Mon attention a été attirée par une tribune publiée dans Libération, sous la signature d’un journaliste syrien, Ammar Almamoun : « Les textes sacrés soumis aux likes ». De même qu’un site de rencontre permet de choisir telle ou telle personne, on pourrait soumettre les lois, la Bible ou le Coran à l’approbation des cybernautes. La comparaison paraît singulière, mais même si vous êtes rebutés, comme c’est mon cas, pour ce qu’elle révèle de démagogie, on est bien obligé d’aller au bout de l’article, pour porter un jugement. La tentation serait de se prononcer aussi brutalement par un plaît ou plaît pas, en passant vite à autre chose. Mais le sujet est trop grave pour qu’on le traite légèrement. Pour nous autres chrétiens, c’est tout simplement la Révélation qui est en question.

L’argument central d’Ammar Almamoun c’est que la désacralisation d’un texte, ne serait-ce qu’à travers sa fragmentation, permettrait l’autonomisation du cybernaute, livré à sa seule liberté rationnelle. Chacun aurait la possibilité de protester devant une injonction qui ne lui conviendrait pas et de produire sa propre version ou son interprétation. N’est-ce pas un peu ce qui s’est passé au XVIe siècle, avec la révolution de l’imprimerie qui a permis l’accès le plus large à la Bible ? L’argument est spécieux, car l’accès à la Bible n’est profitable que moyennant une culture solide, qui permet une lecture profonde, non superficielle. Là encore, Internet peut être un instrument utile, mais il ne saurait se substituer à une formation intellectuelle seule capable de nous révéler la richesse d’un texte, quel qu’il soit. A fortiori s’il s’agit de la Bible.

Une lecture fragmentée pourra être l’occasion d’une découverte intéressante, d’une interrogation qui s’empare de vous. Mais ce n’est qu’un premier moment, qui pour être fructueux, devra être prolongé par l’étude. Un simple verset biblique et même toute une scène de l’Ancien Testament ou du Nouveau ne peuvent être livrés à la seule fantaisie. Ils ne peuvent être arrachés sans dommage à la construction et à l’inspiration des textes dans leur ensemble. Attention aux fausses bonnes idées !

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 mars 2017.