Lire chez Ézékiel ces mots fous de tendresse, qui furent dictés par Dieu au prophète, se goûte comme en ma bouche une nourriture des plus suave en même temps que des plus ‘’explicite’’ :
« Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifié ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai : je vous donnerai un cœur neuf, je mettrai en vous un esprit nouveau… »
Propos dont la réalisation semblerait impossible si l’on s’en tenait au bord ou à la limite de l’expression « cœur de pierre » : sauvage, violente, agressive, terrible… Qui, ne se comportant que selon ce que serait cette « pierre » inscrite en son cœur ou plutôt gravée en profondeur, modèle dont s’inspirerait son âme, ne ressemblant donc qu’au plus désastreux des êtres parmi les êtres humains créés par Dieu, ne méritant ainsi que cette comparaison d’avec cette sinistre « pierre », caillou dont il serait alors aisé de comprendre qu’il ne retiendrait rien en cet être qui toucherait au spirituel, qui supprimerait jusqu’à l’idée même de l’« être-esprit », qui de ce fait ne se saurait capable de passer de cet état horrifique à celui de la douce « chair » dont parle Dieu : terme dont on comprend que lui seul exprimerait la conviction, en cet être comme ressuscité, en cet être selon Dieu, d’être en mesure s’ouvrir pleinement à l’Amour ? Encore cette mesure signifierait que, par une prière fervente, il se tournerait humblement vers Dieu en le suppliant…
C’est bien d’amour dont ici parle Dieu ! Seul Lui ferait revenir ce « perdu » en son péché, Lui qui transférerait sa « chair initiale », toute de création en l’Éden du Père et riche ainsi d’un cœur vivant consacré à l’amour, en cette « pierre » tenue par Satan d’où, en effet, l’amour aurait été à jamais rejeté, anéanti.
Ce « cœur de pierre » se doit d’être rejeté sans la moindre hésitation : du moins si l’on désire en vérité que soit accomplie la promesse divine ! Il ne serait plus possible à cet être de redevenir l’« être humain » que le Créateur a désiré en projetant son « Souffle » en la boue de son corps afin qu’il vive en le seul amour qui soit, en le seul amour qui ne provient que du Père : s’il n’avait pas répondu à la demande éternelle, s’il s’était seulement voulu enfermé au sein des paroles prononcés en Éden par l’Ennemi, l’homme n’aurait jamais pu devenir ce possible « être humain » ouvert à l’Amour, n’aurait jamais pu exercer cette « capacité d’aimer » qui est sa richesse la plus glorieuse.