Noël, entre la foi et la culture - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Noël, entre la foi et la culture

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Chrétiens, nous célébrerons la Nativité dimanche, in hymnis et canticis, dans les hymnes et les cantiques, ceux de la liturgie qui sont les plus à même de nous faire entrer au cœur du mystère de l’Incarnation. « Tu quae genuisti, natura mirante, tuum sanctum genitorem. » Le chant grégorien s’adresse ainsi à la Vierge Marie : « Toi qui as engendré, à l’admiration de la nature, celui qui t’as lui-même créé. » Cette donnée première de la foi chrétienne ne saurait être pensée hors de la tradition théologique qui seule lui donne son sens véritable. Oui, Noël est une fête religieuse, même si elle se trouve environnée depuis longtemps par une sensibilité artistique et populaire qui ne fait que déployer l’indicible de son mystère humano-divin. Cette sensibilité continue à se refléter dans le climat de la fin d’année, en dépit d’une tendance à effacer tout signe religieux de la scène publique.

Quand le maire de Strasbourg supprime la crèche du célèbre marché de Noël au pied la cathédrale en grès rose, il veut sans doute échapper au reproche de confessionalisation de l’événement. Mais c’est la cathédrale elle-même qu’il faudrait effacer du paysage, si on voulait séculariser la fête en cohérence avec une conception particulèrement étroite de la laïcité. Cette décision ne s’en inscrit pas moins dans une lutte culturelle, et non directement religieuse, qui ne peut provoquer que des ripostes dans le même registre. C’est le cas, lorsque Laurent Wauquiez fait installer une grande crèche dans le hall de son Conseil régional à Lyon.

Qu’on le veuille ou pas, nous sommes tributaires d’un héritage culturel qu’il nous appartient de prolonger ou de faire disparaître. Comme l’explique très bien Pascal Bruckner au Figaro : « C’est une une illusion de croire qu’en montrant patte blanche, qu’en faisant de nos pays des espaces sans histoire et sans mémoire, nous apaiserons l’ennemi. » Il ne s’agit pas bien sûr de s’engager dans des surenchères, il s’agit d’envisager paisiblement la continuité d’un certain art de vivre, sans être dupe toutefois des enjeux qui sont de civilisation. Puissent l’esprit et la joie de Noël nous y aider !

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 décembre 2016.