Destruction de la liberté au nom de la liberté - France Catholique
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La justice de Dieu
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Destruction de la liberté au nom de la liberté

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Un récent documentaire de PBS aborde le combat de jeunes musulmanes pour faire des études dans leur pays de naissance. Le plus grand obstacle est la peur des talibans, qui pourraient revenir au pouvoir un jour ou l’autre. Mais un autre obstacle est leur propre famille. Leurs parents les forcent à se marier très jeunes. Dans de telles société, la dignité des femmes n’est pas reconnue en ce qui concerne les études.

Il est triste de voir le désir d’étudier de ces jeunes filles contrecarré par leurs propres parents. Mais le problème principal a à voir avec le manque de respect fondamental pour la dignité de la personne, masculine ou féminine, que l’on trouve dans ces sociétés plutôt primitives.

Ceci dit, de nombreux parents occidentaux, qui se pensent fort éclairés en ce qui concerne les droits des hommes et des femmes, manquent à reconnaître le profond manque de respect pour la dignité de la personne dans nos propres sociétés – en dépit de lois et de constitutions censées protéger les droits de l’homme.

De nos jours, les nations occidentales ont perdu la juste compréhension des droits naturels parce que le fondement rationnel de ces droits a été sapé. Le fondement rationnel nécessite en fin de compte un législateur bien au-dessus des limites de la loi positive humaine.

Des parents musulmans peuvent bien avoir causé un dommage temporaire à leurs filles en leur refusant des études. Mais des parents occidentaux cause un mal bien plus grands à leurs enfants en leur procurant une éducation qui sape leur dignité même. Refuser un enseignement de base à sa progéniture, est-ce plus grave que de l’assujettir à un système éducatif qui ruine leur innocence et leur sens naturel de la pudeur – tout en affaiblissant leur sens moral ?

C’est sans conteste ce que font nos écoles occidentales par leur érotisation délibérée des enfants dès leur plus jeune âge. Etre sans instruction ne contamine pas l’âme ni ne la rend moins apte à recevoir le salut – même si cela peut contribuer à une vie humaine plus pauvre. Mais l’érotisation par des idéologues extrémistes blesse profondément l’âme. Cela rend bien plus difficile aux produits d’une telle « formation » de devenir pleinement humains et de sauver leurs âmes.

Gabriele Kuby, une sociologue allemande, a réalisé un livre magistral, La révolution sexuelle mondiale, qui décrit la destruction systématique et délibérée de l’innocence des enfants, principalement en Occident, par des programmes éducatifs intensivement érotisés soutenus par les gouvernements.

La thèse centrale de son livre est que la liberté humaine est en train d’être détruite au nom de la liberté, c’est-à-dire par une quête démente de la liberté absolue qui conduit inévitablement à une nouvelle forme de totalitarisme. C’est pour le moins un livre inquiétant.

Ce qui se passe dans son pays natal, l’Allemagne, et dans bien d’autres pays européens va bien au-delà de ce que nous n’avons que trop constaté dans notre pays. C’est un problème tout particulier en Allemagne, où les parents n’ont aucune échappatoire, à part quitter le pays. L’Allemagne a une loi sur l’instruction obligatoire hautement restrictive, qui oblige les parents à scolariser leurs enfants dans des écoles tenues principalement par l’État. De surcroît, l’État interdit l’école à la maison. Les parents sont piégés et forcés d’exposer leurs enfants à l’éducation sexuelle la plus dégradante qu’on puisse imaginer.

A la lumière de ce déni des droits parentaux et au vu des programmes d’érotisation dégradante auxquels sont soumis les enfants, la question évidente est : que font les évêques allemands ? La hiérarchie allemande durant la période nazie a été condamnée pour son manquement à s’opposer vigoureusement et ouvertement à ce régime diabolique et à ses attaques terrifiantes contre les droits naturels de ses citoyens.

Alors que dira-t-on dans le futur de la déficience de la hiérarchie allemande actuelle à défendre les droits naturels des parents allemands ?

En réalité, c’est pire, d’après Kuby. Car il semble que la hiérarchie allemande, soit regarde d’un autre côté, soit soutient de tels programmes sexuels dégradants, certains étant élaborés par des associations catholiques.

Manifestement, la hiérarchie allemande n’a pas de programme alternatif, elle permet simplement à ces associations catholiques d’opérer tout en adoptant les méthodes d’enseignement et les programmes développés par les établissements d’enseignement laïcs.

En comparaison, les efforts des parents de ce pays pour résister aux formes les plus extrêmes de cette forme d’éducation ont été admirables. Mais les ennemis sont maintenant à nos portes. Nous pouvons voir les mêmes tactiques et stratégies utilisées en Europe pour imposer ce mal aux familles arriver chez nous.

Ces idéologues sexuels sont impitoyables. Leur but réel est un mode de gouvernement totalitaire devant être amené par une révolution destinée à corrompre les enfants, leurs futurs pions, et à détruire la famille, le grand obstacle à leurs ambitions.

L’administration Obama l’a révélé avec sa loi prématurée instaurant une couverture universelle des contraceptifs et abortifs. Et cette bataille ne fait que commencer. Les clones éducatifs de ces révolutionnaires européens du sexe attendent dans les coulisses, guettant la prochaine opportunité de rendre obligatoire la pire sorte d’érotisation inhumaine des enfants.

De nombreux évêques de ce pays sont avertis de ces menaces et ont fait des efforts pour combattre de tels programmes. Aucun doute, il discuteront de ce problème ainsi que d’autres lors de leur rencontre annuelle d’automne à Baltimore. Mais des jours bien plus difficiles nous attendent, et leur résolution de combattre le gouvernement et ses programmes sera sérieusement mise à l’épreuve.

Ils auront besoin d’un fort soutien des laïcs, qui eux-mêmes doivent prendre la tête de ce combat, qui au-delà de la défense de la liberté religieuse, défend la survie de la liberté tout court.

Le père Mark A. Pilon, un prêtre du diocèse d’Arlinton (Virginie), a obtenu un diplôme de théologie sacrée à l’université de la Sainte Croix à Rome. C’est un ancien professeur de théologie systématique du séminaire de Mount St Mary.

Illustration : le livre de madame Kuby en version anglaise

Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/11/15/destroying-freedom-in-the-name-of-freedom/