On apprend que Monsieur Emmanuel Macron, jusqu’alors Ministre de l’Economie du Président de la République François Hollande et ancien banquier d’affaires, a décidé de quitter le gouvernement de M. Hollande pour se consacrer désormais exclusivement à sa carrière politique (la sienne, pas celle de M. Hollande) et peut-être aussi à l’avenir de la France.
Ayant créé voici quelque temps déjà le mouvement « En Marche » qui reprend les initiales de son prénom et de son nom patronymique, M. Macron, dit-on, envisage sérieusement de présenter sa candidature à la Présidence de la République aux prochaines élections. Ce qui agace tout aussi sérieusement ses (désormais ex)collègues du gouvernement et un certain nombre d’autres candidats susceptibles, si on peut dire, de capter les voix des électeurs de la gauche et du centre, voire de la droite, depuis M. Valls, notamment pour la droite, jusqu’à M. Juppé, notamment pour la gauche. Sans parler de MM. Sarkozy, Fillon, Le Maire et d’une certaine NKM, qui ne voudrait pas qu’on l’oublie, parmi d’autres…
Avant de prendre totalement et définitivement les manettes de son mouvement politique « En Marche », crédité de 60.000 adhérents, Emmanuel Macron a quitté en toute logique l’omnibus brinquebalant de François Hollande, en descendant en fin de trajet de ce véhicule au moteur idéologique essoufflé et à la dynamique hésitante. Quelques jours auparavant, il avait reçu l’adoubement de Philippe de Villiers au parc d’attractions du Puy du Fou en Vendée, quelques mois après avoir salué le souvenir de Jeanne d’Arc en la bonne ville d’Orléans, sous le signe du salut de la patrie en danger. Même quand on ne désigne pas tous les dangers… Et quand on est traité de déserteur par les reîtres de l’Etat-PS…
Et maintenant, avec son physique d’ambitieux balzacien conquérant à la mode du XIXème siècle mais dans un esprit résolument tourné vers le XXIème siècle, Macron va essayer de se hisser au-dessus de la mêlée furieuse des polémiques, et des rivalités individuelles fratricides, particulières aux « Républicains » comme aux socialistes. Quant à lui, soucieux de son avenir, ce jeune Rastignac a déjà proclamé chez les Vendéens : « Je ne suis pas socialiste ». A l’entendre depuis qu’il est au gouvernement de M. Hollande, on s’en serait douté…
Pour l’instant, Emmanuel Macron ne parle guère des sujets clivants qui fâchent, comme le « burkini », vous savez, le débat devenu surréaliste sur ce maillot de bain qui couvre une grande partie du corps de certaines femmes la plupart issues de l’immigration arabo-musulmane sur les plages de France… Il ne parle d’ailleurs guère non plus des vrais problèmes de sécurité liés à l’immigration, dans le contexte quelque peu crispant, voire explosif, des récents attentats. Ayant été ministre de l’économie, il préfère évoquer les questions économiques. Sans doute par déformation professionnelle. Et aussi parce qu’elles sont importantes, nul ne le conteste. Et maintenant, « En Marche » est en marche…