Congrégation maronite des sœurs antonines - France Catholique
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Persécutions : le martyre des chrétiens
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Congrégation maronite des sœurs antonines

Mère Marie Touma est à la tête d'un foyer d'étudiantes en quête de sens.
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Quelle est l’origine de votre Congrégation ?

Les sœurs de la Congrégation étaient initialement un ordre de moniales de droit pontifical, fondé au début du XVIIIe siècle. Elles vivaient recluses dans leurs monastères, se consacrant à la prière et au travail, suivant en tout leur modèle, saint Antoine du désert. L’ordre a été réformé en 1932 par Mère Isabelle Khoury, qui avait été touchée par les souffrances du peuple libanais après la Première Guerre mondiale. La Congrégation change alors d’orientation pour une mission éducative tournée vers les jeunes filles, et pour la promotion de la femme. Par la suite, cette mission a été étendue aux soins des malades, des handicapés et des personnes âgées. Mais la réduction de la taille des familles influe aujourd’hui sur le nombre de vocations : les enfants sont moins nombreux et donc moins encouragés par leur famille à répondre à des vocations sacerdotales ou religieuses.

Qu’est-ce qui a conduit votre Congrégation à fonder des maisons en dehors du Liban ?

Nous avons suivi les Libanais qui fuyaient la guerre au début des années 80, ce qui nous a amenées à nous installer à Chypre, au Canada, aux États-Unis, et en France. Nous sommes maintenant près de 190 religieuses pour accomplir ces missions.

En France, il y avait grand besoin d’un foyer pour les étudiantes, et nous avons créé pour elles en 1984 la Maison de la Providence à Paris, rue du Regard. Nous avons ainsi pu accueillir les jeunes étudiantes 08libanaises, et nous avons plus tard ouvert le foyer à toutes les nationalités. Nous accueillons aujourd’hui 63 jeunes étudiantes, dont 20 Libanaises.

Quelle est votre mission ?

Nous avons une première mission d’écoute : ma porte est toujours ouverte pour toutes celles qui le souhaitent, et elles viennent toutes me parler à un moment ou à un autre. Nous nous occupons aussi bien sûr de tous les aspects logistiques de la maison.

Leur proposez-vous des activités spirituelles ?

Oui, bien sûr, mais en tenant compte de leurs disponibilités. Elles travaillent beaucoup, et s’investissent dans leurs études. Il est difficile de trouver un moment commun où elles seront toutes disponibles. Tout au début de l’année, je passe un contrat moral avec chacune d’entre elles en leur demandant de participer quatre fois dans l’année à une messe sur place. Ces eucharisties se tiennent dans notre grande salle commune transformée à l’occasion en chapelle, car notre oratoire permanent est trop petit.

Combien de sœurs êtes-vous pour accompagner ces jeunes filles et faire tourner le foyer ?

Nous sommes trois, dont une sœur étudiante, qui propose de temps en temps des activités communes à nos pensionnaires. Je suis moi-même ici depuis 2013, et j’étais auparavant maîtresse des novices au Liban.


Quelles sont les préoccupations des jeunes maronites ?

Le monde est devenu petit : les jeunes se ressemblent toutes, il n’y a pas de distinctions entre les maronites et les autres. Je constate qu’elles sont toutes concentrées sur leurs études, et qu’elles ont beaucoup d’aspirations, de rêves. Mais il y a un fort désir qu’elles ont toutes en commun : elles aspirent à la paix dans le monde, et sont révoltées par les violences qui secouent tout le Moyen-Orient. Elles ont toutes une soif spirituelle, qui a souvent besoin d’être éclairée. Je me dis souvent que ces jeunes femmes occuperont demain des postes importants, qu’elles travailleront alors à construire la paix.
J’aimerais élargir la mission du foyer : il pourrait devenir un centre d’écoute qui accompagne et aide les jeunes au-delà des seules pensionnaires.