Le Pape François se tourne vers la France - France Catholique
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La justice de Dieu
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Le Pape François se tourne vers la France

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Le Pape François a annoncé hier son intention de venir en France, en réponse à une invitation de François Hollande et à un souhait de la conférence épiscopale : il a révélé ce projet dans un entretien accordé au quotidien catholique « La Croix », où il a fait l’éloge de la « capacité créatrice » de l’Eglise de France et de la richesse de l’héritage spirituel des intellectuels croyants français, mais où il a aussi regretté une tendance nationale à « exagérer la laïcité ». Un voyage qui pourrait, outre Paris et Lourdes, inclure « une ville où aucun Pape ne s’est rendu, Marseille par exemple, qui représente une porte ouverte sur le monde ».

Tout en mettant en garde contre une laïcité exagérée, le Pape François a exprimé dans cette interview à « La Croix » son attachement au caractère laïque de l’Etat, en considérant que « les Etats confessionnels finissent mal ». Quant aux relations au sein de l’Eglise, il a déclaré à nouveau son opposition au cléricalisme qui tend à nier la part que les laïcs doivent prendre dans l’effort d’évangélisation. Selon lui, « pour évangéliser, il n’y a pas nécessairement besoin de prêtres ».

A propos des racines chrétiennes de l’Europe, dont il ne nie pas l’existence, le Pape se montre nuancé, en voulant mettre en garde contre une conception politique « colonialiste » de l’histoire…

La crise migratoire et l’idolâtrie de l’argent

Reprenant un message qu’il a déjà énoncé tant en Europe qu’en Afrique, il estime que « la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible ». A propos des migrants, tout en déclarant comprendre que l’Europe « ne peut pas ouvrir grand les portes de façon irrationnelle », il appelle à ne pas « ghettoïser », mais à « intégrer ». Une « capacité » que selon lui l’Europe doit « retrouver ».

Le Pape dénonce comme sources de la crise migratoire actuelle les guerres et le sous-développement, mais aussi « un système économique mondial tombé dans l’idolâtrie de l’argent ».

Au cours de cet entretien accordé à Rome, le Pape François a exprimé son soutien à l’archevêque de Lyon devant les attaques répétées dont il a fait l’objet à propos des affaires de pédophilie décelées ces dernières décennies dans son diocèse : « D’après les éléments dont je dispose, je crois qu’à Lyon le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s’imposaient ».

Le Pape a exprimé son estime pour le cardinal en le définissant comme « un courageux, un créatif, un missionnaire », et a considéré qu’il faut désormais « attendre la suite de la procédure devant la justice civile ». Interrogé sur la perspective d’une démission, il a estimé très nettement que « ce serait un contresens ».

Enfin, à propos d’un autre dossier qui demeure surtout franco-français, le Pape a confirmé son souci de poursuivre le dialogue avec les traditionalistes « lefebvristes » de la Fraternité Saint-Pie X, dans un but de réconciliation.