La réforme du Code du Travail entreprise par le gouvernement sous le nom générique de loi El Khomri se trouve entravée par la série traditionnelle, quasi-rituelle, des blocages franco-français et des conservatismes sous-jacents : en premier lieu, l’opposition des syndicats liés à la Gauche resté dogmatique et à la Gauche de la Gauche, au premier plan la CGT mais aussi Force ouvrière, qui dressent le procès de dérive libérale à l’équipe de Manuel Valls sous la houlette encore hésitante d’un François Hollande désemparé ; ensuite, les réactions récurrentes d’inquiétude des étudiants de l’UNEF et de petites organisations satellites de jeunes, très jeunes, lycéens, souvent manipulées par des officines politisées ; les manœuvres des « frondeurs » bien peu responsables de l’aile gauche du Parti socialiste qui sont gagnés par une amnésie chronique leur faisant oublier qu’après tout ce sont leurs camarades qu’ils ont portés au pouvoir il y a moins de cinq ans… ; l’effet ralentisseur, si ce n’est paralysant, çà et là, des rivalités internes au gouvernement avec la montée de l’opposition entre Manuel Valls et son cadet le jeune et fringant Emmanuel Macron ; et le jeu soudain à la fois trop facile et trop tentant de l’opposition de la Droite libérale, qui peut rêver soudain de mettre en difficulté le gouvernement socialiste. Et puis, dans une atmosphère générale devenue délétère, la grogne généralisée qui menace à nouveau, avec des cortèges de grèves et de manifestations…
Et voici pourquoi la France sera à nouveau paralysée, d’abord dans ses transports en commun gagnés par une nouvelle crise d’arthrose mercredi prochain, ensuite dans ses velléités de réforme, malgré la nécessité de moderniser son système économique et social à bout de souffle…
