L’état d’esprit des catholiques américains à la veille de la visite du pape - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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L’état d’esprit des catholiques américains à la veille de la visite du pape

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La visite du pape François dans notre pays à la fin du mois a suscité une vive curiosité touchant l’opinion qu’ont de lui les catholiques américain et leurs positions quant aux idées du saint père sur les problèmes actuels. De nombreux gens de gauche sont particulièrement intéressés par cette visite parce qu’ils espèrent que ce nouveau pape va changer la doctrine de l’Eglise pour tenir compte des points de vue laïques « éclairés » sur le mariage, la sexualité, la contraception, le divorce et l’homosexualité – en s’attendant à ce que les catholiques américains approuvent cette évolution.

Au cours des deux dernières semaines ont été publiés trois sondages qui tentent de mettre en lumière les opinions de l’ensemble des catholiques américains. Le premier est le sondage de l’Université de Quinnipiac (Connecticut) qui donne les résultats suivants : 66% des adultes américains ont une opinion « très favorable » ou « favorable » du pape François, ce taux étant de 87 pour cent pour les catholiques, de 61 pour cent pour les protestants et de 63 pour cent pour les non-croyants. En revanche, ce que le sondage ne révèle pas, ce sont les raisons de cette attitude favorable.

L’Université de Quinnipiac a également demandé ce que les catholiques adultes pensaient en général de leurs responsables catholiques. Le taux de catholiques vraiment pratiquants qui estiment que la hiérarchie est en phase avec les opinions des catholiques américains aujourd’hui est de 68 pour cent, tandis que ce taux n’est que de 47 pour cent chez les catholiques moins pratiquants. Ces résultats ne sont guère surprenants. Nul besoin d’un sondage pour savoir que les catholiques « à la carte » désapprouvent en général les autorités religieuses qui enseignent et mettent en avant des doctrines qui ne leur plaisent pas.

Mais la dernière question était un peu stupide : « Pensez-vous en général que l’Eglise catholique d’aujourd’hui progresse dans la bonne ou la mauvaise direction? »
Catholiques Protestants Non-croyants

Bonne direction 70% 36% 44%

Mauvaise direction 16% 24% 22%

L’enquête ne définit pas les termes « mauvaise direction » et « bonne direction ». La définition était probablement laissée à la discrétion des sondés ou relevait de la récente interprétation des grands médias qui affirment que le pape François oriente l’Eglise à gauche sur les plans économique et culturel. Mais quelle importance présente la conception de l’Eglise qu’ont les non-croyants et les protestants ?

Le sondage d’opinion suivant, publié le 3 septembre, avait été effectué par le Pew Research Center. En prévision du synode d’octobre sur la famille à Rome, le Centre demandait aux catholiques américains d’exprimer leurs opinions « sur les structures familiales, les croyances et pratiques religieuses et d’autres sujets ».

Dans certaines de ses parties, ce sondage utilisait d’étranges méthodes. Par exemple, en créant une catégorie regroupant les personnes « de culture catholique ». Cette catégorie représente 9 pour cent des sondés qui « se considèrent souvent comme des catholiques de telle ou telle manière, tout en appartenant, dans de nombreux cas, à une autre religion (comme le protestantisme). D’autres sont sans appartenance religieuse, et se définissent comme athées, agnostiques ou simplement « indifférents ». Eh bien !

Les réponses des catholiques pratiquants révèlent qu’ils sont moins disposés à accepter les familles non-traditionnelles : 26 pour cent d’entre eux seulement jugent le fait que des enfants sont élevés par des parents divorcés « aussi acceptable que tout autre arrangement » ; pour 36 pour cent, il est inacceptable que des enfants soient élevés par un couple homosexuel ; et pour 25 pour cent, c’est un arrangement « acceptable mais pas aussi satisfaisant que d’autres ». Quant aux enfants élevés par des concubins, 16 pour cent jugent la situation inacceptable et 41 pour cent qu’elle est « acceptable mais moins satisfaisante que d’autres ».

Les réponses aux questions restantes sur la famille et le mariage posées dans le sondage du Pew Research Center ne tiennent pas la route parce que les sondés comprenaient des personnes de culture catholique, des ex-catholiques et des personnes qui affirment « avoir des liens avec le catholicisme » à cause « d’un parent ou d’un conjoint ou de leur présence ponctuelle à des messes catholiques ».

Le sondage le plus complet et le plus révélateur a été commandé par la Ligue catholique pour les droits civils et religieux. Il couvre un vaste nombre de sujets et ses questions entrent dans le détail « pour explorer la manière dont les catholiques s’opposent sur différents problèmes».

Voici quelques passages marquants de ce rapport de quarante-cinq pages :
Selon cette enquête, 52 pour cent des catholiques croient que l’Eglise devrait s’en tenir à ses principes fondamentaux et 38 pour cent souhaitent que « ses croyances et principes se conforment aux coutumes modernes ».

En ce qui concerne la définition traditionnelle du mariage ne pouvant unir qu’un homme et une femme, 71 pour cent la soutiennent à des degrés divers.
En ce qui concerne l’avortement, 67 pour cent des personnes assistant à la messe au moins une fois par semaine acceptent l’enseignement de l’Eglise qui affirme que supprimer la vie d’un être humain innocent, né ou à naître, est un péché, tandis que 20 pour cent n’acceptent qu’une partie de cet enseignement. Quant à ceux qui n’assistent que « rarement ou jamais » à la messe, 23 pour cent d’entre eux seulement acceptent l’enseignement de l’Eglise, 46 pour cent une partie de celui-ci et 27 pour cent ne l’acceptent pas du tout.

Une importante majorité de catholiques appuient les lois qui protègent la liberté religieuse : 63 pour cent d’entre eux s’opposent aux arrêtés locaux qui forcent les entreprises privées à offrir des services contraires à leurs convictions religieuses, tandis que 30 pour cent appuient ces lois.
Les catholiques du mouvement du droit à la vie affirment dans leur écrasante majorité (79 pour cent) que les institutions catholiques ne devraient pas être contraintes de payer des primes d’assurance pour de prétendus produits thérapeutiques (comme les pilules abortives du lendemain) ou des services contraires à leurs convictions. Cinquante-quatre pour cent des catholiques en faveur de l’avortement sont d’un avis contraire, mais, fait intéressant, 42 pour cent d’entre eux se rangent du côté des partisans de la vie.

Finalement, l’enquête de la Ligue catholique signale que 48 pour cent des catholiques conviennent que « l’adhésion aux enseignements de l’Eglise catholique peut être un moyen d’améliorer le pays dans son ensemble », tandis que 44 pour cent soutiennent que cela n’a aucune importance.

En dépit de la confusion sur divers sujets causée par l’interprétation à dessein erronée des commentaires impromptus du pape François au cours des deux dernières années, il semble que les catholiques pratiquants restent fidèles dans l’ensemble aux enseignements de l’Eglise, en particulier ceux qui concernent la famille. La question qu’on peut à présent se poser est celle de savoir si, lors du synode d’octobre, le pape et les évêques réaffirmeront ces enseignements.


Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/09/12/what-u-s-catholics-think-on-the-eve-of-the-popes-trip/

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George J. Marlin est le président du conseil d’administration d’Aid to the Church in Need U.S.A. Il a dirigé la publication du Quotable Fulton Sheen et il est l’auteur des ouvrages suivants : The American Catholic Voter, Narcissist Nation : Reflections of a Blue-State Conservative et tout récemment Christian Persecutions in the Middle East : A 21st Century Tragedy.