Scandale aux Etats-Unis: piégée par des militants « pro-Vie » en caméra cachée, une responsable du « Planned Parenthood », le Planning familial américain, a détaillé la collecte et le trafic auquel se livre l’organisation, accusée désormais de vendre des organes de fœtus avortés pour la recherche médicale.
La vidéo a été publiée par le Center for Medical Progress, un groupe de militants contre l’avortement. Deux d’entre eux, se faisant passer pour des représentants d’une société biotechnologique, ont filmé leur rencontre avec une femme médecin responsable du Planning familial en Californie à son insu.
Comme il a été rapporté notamment dans « Le Figaro », cette praticienne parle sans sourciller du prix auquel les organes sont vendus («entre 30 et 100$» par «spécimen») et évoque le fait que souvent les fœtus ne sortent pas en un seul morceau mais démembrés. Un problème résolu par de « bons » spécialistes : « Nous sommes devenus très bons pour attraper les cœurs, les poumons, les foies, parce que nous savons, et nous essayons de ne pas écraser ces parties du corps », dit-elle, en précisant la manière la plus efficace de prélever les organes d’un fœtus intacts lors d’un avortement. Elle déclare sans états d’âme qu’on lui demande souvent des cœurs, mais qu’elle livre aussi notamment des poumons de fœtus avortés…
La vidéo fait aussi scandale aux Etats-Unis parce qu’elle évoque l’usage d’ultrasons dans l’avortement, qui permettent de maintenir le fœtus intact, ce qui peut parfois, d’après les militants «pro-life», conduire à des avortements ex-utero postnataux, considérés par la loi américaine comme des infanticides.
Le Planning familial des Etats-Unis a été accusé de «vendre des bouts de bébé». Alors qu’il est financé pour un tiers par le gouvernement fédéral, les Républicains cherchent à le faire fermer.
En Louisiane, le gouverneur a demandé au FBI d’enquêter sur une éventuelle activité criminelle de cette organisation, qui projette d’ouvrir une nouvelle clinique dans son Etat, à la Nouvelle-Orléans… Affaire à suivre…
Denis LENSEL
