Les petits chiens iront-ils au paradis ? - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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Les petits chiens iront-ils au paradis ?

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L‘antiennne de la Prière du Dimanche Soir (bréviaire Paume 91) est tiré de Luc (10,19) : « Je vous donne le pouvoir de fouler au pied serpents et scorpions ». J’ai toujours évité ces deux « bestioles ».Une fois, j’ai vu un scorpion, une vilaine petite bête. Alors, je n’ai jamais prêté attention à ce passage. Je me demande pourquoi on le trouve dans la Prière du Soir. Si j’ai vraiment ce pouvoir de « marcher sur les serpents », j’hésiterais probablement à m’en servir. Je manque plutôt de foi à cet égard. Je suis tombé par hasard sur un essai de David Bentley Hart tiré de First Things qui traitait de « la grande chaîne des êtres vivants ». Avec humour Hart exprimait sa contrariété devant la déclaration d’un malheureux thomiste qui affirmait qu’on ne trouverait pas de chien au paradis, – cela étant, d’après lui , sans « fondements rationnels ». Les propres chiens de Hart s’appelaient Honeychild, Blossom, et Barbarossa. Quel que soit le nom qu’on leur attribue, certains animaux comme les chevaux et les chiens, donnent des signes « d’intelligence ». Quoique Hart concède que la question de l’immortalité animale n’ait pas besoin d’être résolue avant le Dernier Jour, il affirme cependant :  « J’espère voir les chiens au paradis ». Pour défendre son point de vue, Hart rappelle le célèbre passage d’Isaïe dans lequel les lions et les agneaux se couchent ensemble. Le passage qui parle de bébés jouant avec des cobras m’a inquiété. Cela fait penser aux charmeurs de serpents hindous. En fait, au cas où j’y serais admis, j’ai toujours espéré que « le ciel » ne serait pas rempli de « chiens de meute », pour rappeler le célèbre poème de Francis Thompson. Les passages de Paul qui promettent « un ciel nouveau et une terre nouvelle » semblent confirmer la thèse de Hart. Les cimetières d’animaux domestiques sont un phénomène bien connu et souvent ridiculisé : j’en ai visité un une fois, à San Francisco, comme il convient. On réprimande parfois de riches européennes parce qu’elles préfèrent les chiens aux enfants. Mais alors que je ne suis pas particulièrement amoureux des animaux domestiques qui vous sautent joyeusement dessus, les enfants et les animaux domestiques ont, cela ne fait aucun doute, une certaine compatibilité les uns avec les autres. Que l’on puisse trouver des petits chiens au ciel ou non, ce ne peut probablement pas être une question de nombre de chiens. Supposons que l’amoureux des chiens moyen ait eu dix ou onze chiens pendant toute sa vie. Les retrouvera-t-il. tous au ciel avec leur descendance ? Je présume que si on ne trouve pas au ciel de mortels qui engendrent, ce fait a fortiori s’appliquerait à Mutts, tout comme aux deux pitbulls de ma nièce. Peut-être que les animaux continueront à se reproduire normalement. Mais cela suppose un apport sans fin de nouveaux chiots, sans mentionner les tonnes de nourriture pour chiens. L’idée que le ciel pourrait être peuplé, entre autres êtres, de chiens immortels, sans oublier les scorpions, ne m’attire pas. Le psaume 91 dit : « Sur le fauve et la vipère tu marcheras, tu fouleras au pied le lionceau et le dragon». Pace Le Livre des Révélations ( l’Apocalypse) . Des dragons au Paradis , cela incite à une réflexion encore plus affinée . Maintenant nous nous trouvons à fouler au pied et à piétiner vipères, fauves, serpents et scorpions. Si on va jusqu’au bout de cette pensée, j’ai lu que le poids d’environ 60 pour cent des créatures vivantes sur la terre est du type des insectes, des rampants plutôt visqueux. Pouvons nous tirer des conclusions théologiques de ces considérations ésotériques ? Charles Shultz a écrit un livre dont le titre rappelle Isaïe : Et les Beagles et les Lapins se Coucheront ensemble. Le sous-titre de ce livre est : La Théologie des Cacahouètes. Maintenant nous avons donc au Paradis des petits chiens, des scorpions et des serpents que l’on n’a pas foulés au pied mais aussi des vipères, des lions des dragons, des chevaux ,des pitbulls, des cobras et diverses espèces de rampants et en plus, des beagles et des lapins. Linus et Snoopy sont sous la pluie. Linus lève la main. Il dit à Snoopy qui est tout triste  «  Tu es donc un peu mouillé ? Comme il continue de pleuvoir, il ajoute joyeusement : « Ne prends pas un air si déprimé ». Et en s’en allant , il explique pourquoi :  « Rappelle-toi , il pleut sur le juste et sur l’injuste ». La dernière scène montre un Snoopy trempé qui se dit à lui-même : « Pourquoi nous , sommes nous entre les deux ? ». Cette interrogation nous ramène à la question originelle de Hart sur l’intelligence des petits chiens qu’il a connus. Snoopy veut-il dire ici qu’il se situe « entre justice et injustice » ? Ou entre la vie végétative et un être rationnel ? Si c’est la première option , il est déjà « rationnel ». La destinée des animaux n’est probablement pas une question pour laquelle nous devons passer beaucoup de temps. La facilité avec laquelle nous projetons des attributs humains sur les animaux est bien connue. « L’homme est la seule créature que Dieu a voulu pour elle-même », comme l’a déclaré Vatican II. Certains amoureux de toutes les espèces d’animaux appellent cela l’arrogance humaine. Vatican II n’a fait que transmettre ce qui avait été dit depuis le « commencement ». « Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce, et toutes les bestioles du sol selon leur espèce et Dieu vit que cela était bon ». Genèse 1 ,24) « Dieu créa l’homme à Son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme , il les créa. » On dirait que l’homme lui-même est « entre les deux », une créature qui doit choisir entre ce qui est juste et injuste pour devenir ce pour quoi il est créé. 12 mai 2015 http://www.thecatholicthing.org/2015/05/12/on-puppies-in-paradise/