Pour l’état-civil et les voisins, Sid Ahmed Ghlam, était un étudiant en informatique de 24 ans domicilié dans la région parisienne. Aujourd’hui, révèle la police qui est parvenue à l’arrêter après l’assassinat d’une jeune femme de 32 ans, Aurélie Châtelain, retrouvée tuée d’une balle dimanche à Villejuif, ce jeune homme, issu de l’immigration de souche algérienne, s’apprêtait à commettre des attentats contre les deux principales églises de cette ville de banlieue du Val-de-Marne, Saint-Cyr et Sainte-Thérèse. Il était en possession d’armes à feu, une kalachnikov avec quatre chargeurs et deux pistolets dans sa voiture, trois autres fusils chez lui, avec des documents en langue arabe mentionnant « l’Etat islamique ». Beaucoup de choses quand même pour un « étudiant normal ».
Au domicile de sa présumée compagne habitant à Saint-Dizier, localité tranquille de Haute-Marne, selon RTL, les enquêteurs de la police auraient trouvé des dizaines de morceaux de papier contenant des clés de chiffrement servant à coder des SMS envoyés, de façon à déjouer une éventuelle surveillance… Curieux, tout de même, cette activité sophistiquée, chez une proche d’un simple étudiant. Celui-ci, peut-être pas si simple, était en contact avec une tierce personne « pouvant se trouver en Syrie », selon le Procureur de Paris. Ce tiers lui avait donné l’ordre de « cibler » une église : « Une bonne église avec du monde ». Non pas pour engager un dialogue interreligieux, mais plutôt, par exemple, pour tirer dans une foule de fidèles catholiques, c’est-à-dire d’infidèles aux yeux de l’islamisme « radical » tendance djihadiste.
Déduction du Premier ministre, Manuel Valls : « Les chrétiens, les catholiques de France, étaient visés ». Difficile de ne pas être d’accord avec cette constatation… élémentaire ! M. Valls a saisi cette occasion pour dire que depuis le mois de janvier, cinq attentats ont déjà été déjoués entre temps. A ceci près que cette fois, le terroriste a tué au passage une jeune femme dans une voiture où ses traces ont été relevées par l’enquête de la police.
Le Premier ministre a déclaré que « vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a voulu viser ». Devant l’adversité brutale, la laïcité s’ouvre davantage à la réalité de l’histoire. Et on annonce maintenant qu’en concertation avec les représentants religieux, une réflexion est poursuivie au niveau gouvernemental pour protéger d’autres lieux de culte.
