Peuple et élites - France Catholique
Edit Template
La justice de Dieu
Edit Template

Peuple et élites

Copier le lien

« Malade » : ce mot, c’est chez le postier que je l’ai entendu : il se disait que le peuple français était malade ! Et de la vérité de ce fait je suis persuadé depuis longtemps.

La désolation du cœur domine aujourd’hui en notre peuple – dont je suis et que j’aime et qui s’aperçoit que la relève politique qu’il espère se complaît surtout à ne rien dire qui soient susceptible de secouer les cendres, les vieilles carnes, les draps sales troués de trous de puces et d’araignées, les morves séchées, les déjà décédés quoiqu’encore à déambuler sur les estrades du paraître (se référer ici à Dante) ; de s’engager plus que ne le peut leur pauvre âme, déchirée entre le Sud et le Nord, le Bien et le Mal (dont ils doutent fort qu’il soit possible de les distinguer), entre l’amour de soi et celui de la France ; de trancher entre ce qui devrait aller de soi (le respect de ce qui fonde les moeurs de ce pays et non les roublardises opportunistes, les lâchetés quotidiennes, les artifices d’une politique désastreuse qui entraînera sous peu de véritables convulsions) et ce qui n’est que fuite en avant pourvu que le pouvoir demeure en ses apparences ; de rafraîchir leur esprit en osant des réformes qui ne soient pas de la catégorie des grossesses nerveuses, c’est-à-dire qui soient dans le droit fil d’une authentique conversion alors qu’ils ne songent qu’à ménager comme toujours chèvres et choux, frigides et érotomanes, acharnés du statut quo (du ‘statoqu’, comme disait un de mes amis des années 70) et idolâtres des quelques cinquante genres de sexualités référencés par l’ultime Dame de Justice, derrière quoi il est si commode de se corrompre comme en même temps que les autres.
Etc. ?

Ce serait si reposant de pouvoir se contenter de cet ‘etc.’ si riche de possibles non exprimables ! J’ai horreur, vraiment, de la politique des compromissions, des marchandages, des calculs, des arrangements, des dessous de mots, des « intérêts non négociables entre ‘livides’ aux porte de la mort » ; à l’imitation en négatif des vertus et vérités qui sont réellement à ne jamais contourner ; à soupeser en avare comme on soupèserait entre pièces d’or pur et celles de plomb tirées de la rénovation des tinettes et autres vasques de latrines.

J’exagère ? Sans aucun doute et sans remords. Oui, car il le faut pour que le langage à lui seul, en sa rudesse, peut-être son dévoiement, démontre par ses seuls excès qu’il faut en finir avec les habitudes à la fois grotesques et à pleurer dont fait preuve le monde de la politique, du haut en bas de ses échelles. (Heureusement, ils ne sont pas tous gangrenés.)

Le service de la Nation finit par être oublié, passé derrière des intérêts marginaux ou des ambitions étrangères. Nous en avons tant entendus qui nous serinaient mériter mille fois notre reconnaissance (et même notre gratitude) pour les bienfaits dont ils prétendaient nous avoir comblés, alors que nous restions dans la panade et eux dans l’opulence : toujours ces rengaines du mensonge, ces litanies fratricides, cet oubli de l’engagement promis. Il est vrai qu’ils confondaient entre la vérité qu’exige le peuple et celle dite républicaine, si riche paraît-il en valeurs et en vertus, qui leur tient lieu de sésame alors qu’ils sont bien éloignés d’être les magiciens de ce peuple en perdition, qui n’a que faire des saluts, courbettes et adorations sans cesse mimés devant le masque de Marianne.

http://www.les-cahiers-bleus.com/

Type de contenu :
Articles
Numéros