Jésus en équilibre sur un pied : une homélie pour le trentième dimanche ordinaire. - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Jésus en équilibre sur un pied : une homélie pour le trentième dimanche ordinaire.

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Invité à spécifier quel est le pus grand des commandements, Jésus s’exécute, en peu de mots mais avec de nombreuses significations. Il y avait une expression courante parmi les rabbins à l’époque de Jésus, quand l’un d’eux en interrogeait un autre et le priait de répondre « pendant qu’il se tenait sur un pied ». C’est une façon juive de dire : soyez concis dans votre réponse. » Et cette expression était peut-être derrière la question qui est posée par le docteur de la Loi dans l’évangile de ce jour : « Maître, quel commandement est le plus grand dans la Loi ? » Entre parenthèses, il est probable que le docteur de la Loi n’a pas que l’amour de la concision en tête, puisqu’il est hostile à Jésus. (Le texte dit qu’il questionne Jésus en vue de le mettre à l’épreuve.) En effet, il dit à Jésus, « Très bien, allons au fond des choses. Tu parles de beaucoup de choses nouvelles, mais quel est le plus grand commandement ? » Malgré cette réfexion, laissons de côté l’hostilité ambiante et laissons Jésus réciter la Loi, en équilibre sur un pied. Ce faisant, Jésus récite la traditionnelle Shéma juive : Ecoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un. Le texte complet récité par Jésus provient du 6e chapitre du Deutéronome : Ecoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces commandements que je vous donne aujourd’hui doivent être gravés dans vos coeurs. Et Jésus ajoute, suivant en cela la tradition rabbinique : « Et le second est semblable au premier : aime ton prochain comme toi-même. Toute la la Loi et les prophètes découlent de ces deux commandements. » C’est vraiment toute la Loi, en équilibre sur un pied. La première Table de la Loi (les trois premiers commandements) : aime le Seigneur ton Dieu. La seconde Table de la Loi (les sept autres commandements) : aime ton prochain. Il vaut la peine de noter plusieurs aspects de ce résumé de la Loi. I. La prééminence de l’Amour. Jésus dit que toute la Loi et les prophètes découlent du commandement d’aimer Dieu et le prochain. l’amour vient en premier. Il est le fondement, l’autorité de la Loi. Jésus dit par ailleurs : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jean 14:15). En d’autres mots, c’est l’amour qui nous rend capables de respecter la Loi. Quand nous avons envie de faire quelque chose, le faire nous remplit de joie et se fait presque sans effort. L’amour change nos désirs afin que nous voulions ce que Dieu veut et nous gardons sa Loi, non parce que nous devons le faire, mais parce que nous avons envie de le faire. II : les strates de l’Amour. Le texte dit que nous devons aimer Dieu avec notre coeur notre âme et notre esprit. Ces strates de notre existence englobent toute notre personne intérieure. Donc : – l’esprit – Par l’amour, nous acquérons un esprit nouveau, c’est-à-dire une nouvelle façon de penser. – le coeur – nous recevons aussi un nouveau coeur dans lequel nos désirs sont réformés et conformés à l’attente de Dieu. – l’âme – Et nous recevons une âme nouvelle, grâce à laquelle nous commençons à vivre une vie entièrement nouvelle, puisque l’âme est le principe qui donne vie au corps. III. La prodigalité de l’Amour. Il y a le petit mot TOUT. Nous aimons le Seigneur avec TOUT notre coeur, TOUTE notre âme et TOUT notre esprit. Quand nous aimons, nous ne sommes pas minimalistes, nous sommes prodigues. Notre réponse à Dieu est sans réserve et non superficielle. L’amour ne demande pas : « quel est le minimum que je dois faire ? » mais « que puis-je faire de plus ? » On dit que le vieux rabbi Hillel avait été encore plus concis, disant de la seconde Table de la Loi : « ne fais pas aux autres ce que tu détesterais qu’on te fasse, tout le reste n’est que commentaire. » Nous aimons faire plus compliqué, mais cela ne l’est pas en réalité. S’il faut développer, considérons les Dix Commandements à la lumière de l’amour : 1. pas d’autres dieux : si j’aime vraiment Dieu, ai-je besoin de loi qui me prescrivent de ne pas mettre d’autres dieux, d’autres choses ou d’autres gens au-dessus de Lui ? Non ! Je veux lui être fidèle et je n’envisage même pas « de me prostituer à des idoles » d’aucune sorte. 2. J’aime son Nom : – Je n’ai pas non plus besoin de règles pour ne pas blasphémer le nom de Dieu, ou l’utiliser à tort. J’aime son Nom et l’entendre me réjouit le coeur. 3. J’aime Le prier : – Si j’aime Dieu, je n’ai pas besoin d’être contraint par la loi ou menacé pour venir à l’église le dimanche L’adorer. J’ai envie de L’adorer et de louer son Nom. 4. J’aime ma famille, mon Eglise, mon pays : – Et ce faisant, je n’ia pas besoin qu’on me dise de respecter ceux qui ont autorité à ces différents niveaux. J’aime mes parents et ma famille, et donc je veux les honorer, les révérer, prier pour eux tous. J’aime aussi mon Eglise et je suis désireux d’aimer ses chefs et de prier pour eux. Et je suis avec joie l’enseignement de l’Eglise, confiant qu’elle me transmet la voix de Dieu qui parle à travers elle. Et j’aime mon pays, je prie pour ses chefs afin que Dieu les soutienne et les guide. Je suis volontiers toutes les lois justes et je travaille pour l’unité basée sur la vérité en vue du bien commun. 5. J’aime mes prochains : – Comment alors pourrais-je vouloir les tuer physiquement, émotionnellement ou spirituellement ? Si j’aime les autres, je respecte leur vie et j’agis de façon à les édifier, à les encourager, à les aider à avoir une vie plus riche et plus abondante, ancrée dans la vérité. Je ne les mettrai pas imprudemment en danger puisque je les aime. 6. J’aime la vie humaine : – Et si j’aime mes prochains, comment pourais-je vouloir les séduire ou les exploiter sexuellement ? Si jaime la famille humaine, comment pourrais-je la mettre en danger en traitant à la légère la merveilleuse sexualité humaine par laquelle Dieu nous appelle à l’existence ? Pourquoi voudrais-je regarder de la pornographie ou rire de plaisanteries salaces qui dégradent quelque chose d’aussi sacré ? Si j’aime les autres, pourquoi voudrais-je me faire plaisir à leurs dépens ? Si j’aime, je m’abstiens de ces choses contraires à l’amour. 7. j’aime les autres en respectant leurs biens : – Si j’aime les autres, pourqoui voudrais-je dérober, endommager ou mettre en péril ce qui leur appartient, ou les priver de ce qui leur revient en toute justice ? Comment pourrais-je leur refuser leur juste salaire ? Comment pourrais-je refuser au pauvre l’aide que je suis capable de lui donner ? Car si j’ai deux manteaux, l’un d’eux appartient à un pauvre. Si j’aime les autres, vais-je les voler ou agir injustement à leur égard ? Non, je veux les aider, je suis heureux lorsqu’ils sont favorisés. Je respecte leur propriété et je partage leur joie. 8. Je dis la vérité avec amour : – Et pourquoi mentirais-je à ceux que j’aime ? Ou pourquoi chercherais-je à salir leur réputation, à cancaner sur leur dos ? Pourquoi irais-je répandre des rumeurs blessantes dont je ne sais même pas si elles sont vraies ? Et pourquoi refuserais-je de partager la vérité dans l’amour ? L’amour se réjouit de la vérité, alors pourquoi voudrais-je mentir ou étouffer la vérité ? 9. Je me réjouis de la chance des autres : – Si j’aime les autres, pourquoi chercherais-je à m’approprier leurs biens, ou pourquoi éprouverais-je du ressentiment à leur égard ? Non, je les aime et je suis content pour eux. Peut-être que leurs bénédictions annoncent que je serai également béni. 10. Je respecte les familles des autres : – Pourquoi tenterais-je de détruire le mariage ou la famille d’un prochain, ou le jalouserais-je pour le bienfait que sont sa femme et sa famille ? Je suis heureux de leurs bénédictions, je suis heureux que mon ami ait une épouse charmante et des enfants bien élevés. Conduit par l’amour, je cherche à l’encourager à se réjouir de tous ces bienfaits ! Donc, on peut un peu commenter si vous en avez besoin. Mais tout se résume à l’amour. L’amour se réjouit en Dieu et veut ce que Dieu veut. L’amour se réjouit dans les autres et veut pour eux le meilleur. L’amour est la clé. Beaucoup d’entre nous s’essoufflent à chercher l’amour. mais Dieu peut nous donner un coeur nouveau, un coeur qui se met à aimer Dieu pleinement et librement, un coeur rempli d’amour et même d’affection pour tout le monde. Dieu peut faire cela pour nous. Oui, si c’est ce que nous voulons, Dieu peut le faire : Je vous donnerai un coeur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’enlèverai votre coeur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Et je mettrai mon Esprit en vous et vous inciterai à suivre mes décrets et à être attentifs à garder mes lois (Ezéchiel 36:26-27) Des milliers de questions et de doutes peuvent assaillir notre esprit quand nous sommes appelés à aimer. Il est vrai que même si nous aimons, nous ne pouvons pas toujours dire oui. L’amour doit parfois dire non, il ne peut pas tout approuver. Il doit parfois corriger et réprimander. Mais en définitive, les gens savent si vous les aimez ou non, si vous aimez Dieu ou non. Et si les gens reconnaissent votre amour et en bénéficient, il est possible de leur dire des choses, même difficiles et délicates. Au final, l’amour est toujours la réponse à nos mille questions. Il est temps de s’arrêter. Car si Jésus propose la Loi « en équilibre sur un pied », le prêcheur doit faire court. Vous et moi aimons compliquer les choses et poser des tas de questions. Mais au final la réponse est toute simple ; l’amour ! Le reste n’est que commentaire.
— – sources http://www.thecatholicthing.org/in_the_news/commentary/jesus-standing-on-one-foot.html
The Whole Law, standing on one foot! A Homily For the 30th Sunday of the year