Quo Vadis ? - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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Quo Vadis ?

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Où vas-tu?

La légende dit que Pierre, seul sur une route hors de Rome, fuyant l’arrestation et la mise à mort certaines, et arrivant au carrefour de la Voie Appienne et de la route d’Ardea, rencontre notre Seigneur ressuscité.

« Quo vadis? — Où vas-tu?» demande Pierre, et Jésus répond:
« Romam vado iterum crucifigi — Je vais à Rome me faire crucifier à nouveau.»

Il y a maintenant en ce lieu une église (Sainte-Marie aux Palmes) familièrement connue sous le nom de Chiesa del Domine Quo Vadis (Église « Quo vadis – Où vas-tu Seigneur »). L’édifice original pour commémorer la rencontre (Le bâtiment actuel date de 1637) était vraisemblablement bâti sur un ancien lieu de culte païen; exemple parmi des milliers du « génie syncrétique » d’adaptation des rites païens (et de conversion des Gentils) à la Vraie Foi.

La fin de l’histoire, bien sûr, est la fin pour Pierre. Il fait demi-tour et revient vers la colline Vaticane. Pour la dernière fois, Jésus le remettait sur le droit chemin.

Après ses débuts à Jérusalem, l’Église devint Romaine, essentiellement parce que Pierre et Paul portèrent l’Évangile là où était alors le cœur de l’obscurantisme, et parce que tous deux y perdirent la vie. Mais, comme dans le cas de l’Église « Où vas-tu Seigneur », le catholicisme n’était pas hostile à l’emploi de certaines façons païennes pour se rendre accessible aux conversions — ni à la reprise de structures du monde païen pour bâtir l’Église naissante. C’est ainsi que le Vatican actuel ressemble par certains côtés à l’ancien régime Romain: le Diocèse est un organe administratif Romain, la Curie catholique est organisée comme l’était le Sénat Romain, un de ces nombreux organismes d’administration de l’ancien empire.

Il est certain que le christianisme a davantage influencé Rome que Rome n’a marqué le christianisme, mais la faculté d’adaptation de la Foi aux conditions ambiantes (songez aux pratiques liturgiques courantes en Afrique) alors que se répandait l’Évangile de par le monde fut et demeure un caractère essentiel de la réussite de l’Église.

Cette faculté d’adaptation n’a rien à voir avec la soumission, le compromis ou la concession. La Vérité n’est nullement adaptée aux exigences d’une époque ou d’un lieu. Ou tout au moins il devrait en être toujours ainsi.

Nous venons de vivre une quinzaine avec le Synode sur la Famille et commençons à absorber la teneur de recommandations (officielles ou non) — et les conséquences plus ou moins attendues. Les commentaires romains de Robert Royal [traduits dans les pages de France Catholique par Bernadette Cosyn furent inégalables pour nous guider.

Mais il faut aussi parler de schisme.

J’y suis hostile, mais les lecteurs attentifs de ce qu’on appelle dans le jargon internet « comboxes » (boîtes à idées ?) sur différents sites, auront remarqué que certains commentateurs catholiques commencent à boucler leurs valises pour, si j’ose dire, « passer de l’autre côté ». Ce qui est contraire à « s’accrocher coûte que coûte » aux pouvoirs et prérogatives du pape. Du pape, Évêque de Rome.

On entend dire que beaucoup s’apprêteraient à quitter la barque de Saint Pierre pour… pour quoi donc ? Là est la question., n’est-ce pas?

Quo vadis?

Quand les disciples de Jésus trouvèrent son enseignement trop contraignant et s’éloignèrent dans la montagne, le Seigneur se tourna vers Ses apôtres et leur demanda s’i eux aussi partiraient. Simon Pierre Lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons, et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu.» (Jn, 6 : 68 – 69). C’est pourquoi Jésus donna les clés à Pierre, et c’est pourquoi nous bénéficions d’une succession apostolique.

Christine Niles, collaboratrice à « The Catholic Thing » et productrice sur la chaîne « ChurchMilitant TV » l’a parfaitement exprimé cette semaine;

Nous avons eu des échos de personnes se disant prêtes à quitter l’Église à cause de la confusion émanant du Synode à Rome. Ce serait une immense victoire pour Satan de vous voir abandonner la véritable et unique foi, et l’Église fondée par Notre Seigneur, hors de laquelle il n’y a pas de salut.

Notre Sainte Mère l’Église souffre — souvent à cause de ses propres enfants. Ne l’abandonnez pas quand elle est dans le besoin. Il lui faut des troupes qui tiendront et combattront — par la prière et les sacrifices: évangélisation en paroles et en actes.

« Les Catholiques sont nés pour le combat.» disait le pape Léon XIII — maintenant plus que jamais.

Quelle que soit la suite des évènements, quand le ciel sera dégagé et les documents à venir seront analysés et compris — quel qu’en soit le contenu — je resterai Catholique Romain, n’en déplaise à Gilbert et Sullivan. (H.M.S. Pinafore).

Il est un CATHOLIQUE !

Car il l’a bien dit,

Il faut le croire,

Il est un Catholique.

Le chœur : Il est un Catholique !

Il aurait pu être Luthérien,

Copte, Nazaréen ou Wesleyen

Ou Épiscopalien

Le chœur : Ou Épiscopalien

Mais malgré toutes les tentations

D’embrasser la désintégration

Il demeure un Catholique

Il reste un Caaaaaatholique !

N’acceptons ni rupture, ni schisme, ni apostasie.

Cet article est sans doute prématuré, rappelons-nous ce qui a suivi Vatican II quand, négligeant le soutien du Magistère, l’esprit de cette assemblée a commencé à s’éloigner de millénaires de tradition.

Dans « Catholics », ouvrage de Brian Moore, un prêtre est envoyé de Rome, porteur d’un message à un monastère dans une ile Irlandaise pour demander aux moines d’abandonner la messe en latin et d’accepter que la croyance en la transsubstantiation n’a plus cours.

Si on en arrive là, je demande à réfléchir. Mais en attendant, je reste du côté de Paul:

« Je vous en prie, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ ayez tous même langage, qu’il n’y ait point parmi vous de divisions, soyez étroitement unis dans le même esprit et la même pensée.» (1 Co, 1 : 10)

Quo vadis?

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– 19 octobre 2014.

NDT: Citations bibliques, texte français de la Bible de Jérusalem.

Tableau : Domine, quo vadis? par Annibale Carracci (1601).

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/quo-vadis.html