Le Synode sur la famille à mi-course a fait un premier bilan de ses travaux, grâce à une relation établie par le cardinal Erdö, archevêque de Budapest. Il faut prendre bien garde que cette relation n’est pas un texte achevé, qu’il constitue une sorte de synthèse provisoire et qu’il laisse en suspens des problèmes non encore résolus, qui réclameront des recherches doctrinales approfondies. Comme telle, cette relation permet de faire le point en désignant les problèmes et en esquissant parfois des solutions. Attention, cependant ! Une présentation parfois un peu trop publicitaire ou tapageuse pourrait provoquer des désillusions graves. Par exemple, à propos des divorcés-remariés : il n’est pas question de revenir sur la doctrine centrale du mariage, qui est, au contraire, réaffirmée avec force. Des exceptions sont sans doute envisagées pour l’accès de certains à la communion, mais elles sont extrêmement encadrées. Et pour l’essentiel, il s’agit de reprendre des pratiques en cours, qui relevaient jusqu’ici de rapports singuliers entre l’autorité spirituelle et des fidèles en situation particulière. Mais en les codifiant officiellement.
On pourrait en dire autant à propos des personnes homosexuelles, dont le cas est brièvement envisagé, et d’une façon qui n’autorise nullement certaines extrapolations. L’attitude pastorale consiste à aller chercher les personnes là où elles sont, pour les aider et non pour les enfoncer, les encourager et non pas les décourager. Je ne suis pas étonné de voir reconnu l’héroïsme de certains dans des processus dramatiques. Cet héroïsme, il m’est arrivé plus d’une fois de le souligner au cœur de la tragédie du SIDA, où on a vu se déployer des solidarités exemplaires. Reconnaître aux personnes cette part admirable d’elles-mêmes, c’est montrer à quel point elles sont aimées de Dieu. Et il est hors de doute que l’Église dans son ensemble est la maison familiale commune qui accueille tout le monde, avec ses qualités, son poids de péché. Mais ce n’est pas pour encourager les tendances peccamineuses, c’est pour ouvrir un chemin de miséricorde et de Salut. Donc pas d’équivoque, pas d’ambiguïté, pas de fausses rumeurs. Il faut comprendre les textes pour ce qu’ils sont et les restituer dans l’économie de la grande doctrine chrétienne.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 14 octobre 2014.
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