La béatification de Mgr Alvaro del Portillo vient d’être proclamée à Madrid voici deux semaines. Des dizaines de milliers de fidèles du monde entier y assistaient, témoins de la sainteté de sa vie, pour célébrer la reconnaissance officielle de sa béatitude dans l’autre monde.
La prochaine étape concernant ce nouveau Bienheureux (Deo volonte – plaise à Dieu) dépendra de la reconnaissance par Rome d’un deuxième miracle, préambule à sa canonisation à Rome par le Saint Père, quel que soit le pape qui le décide, et à quelque date que ce soit. Ces décisions prennent du temps, heureusement bien moins que naguère (parfois des siècles), grâce aux réformes du pape Saint Jean-Paul II.
Don Alvaro fut un des premiers compagnons de St. Josemaria Escriva; il était auprès de lui quand il mourut d’une crise cardiaque en 1975. Don Alvaro faisait partie de la première équipe constituant l’Opus Dei bien avant sa reconnaissance officielle par l’Église.
Se joignant avec sa jeune initiative à l’action du Père Josemaria, il fit preuve d’immenses fidélité et générosité, abandonnant la perspective d’une brillante carrière d’ingénieur. Après son ordination — un des premiers prêtres membres de l’Opus Dei — il tint un rôle central comme successeur du fondateur, St. Josemaria, en supervisant le développement de l’organisme dans le monde entier.
En 1982, après la nomination de l’Opus Dei « Première prélature personnelle de l’Église » (Organisme catholique dirigé par un Évêque, en raison de sa fonction et non de sa situation géographique comme le sont les diocèses), Don Alvaro devint le premier Prélat et Évêque de l’Opus Dei, ouvrant un nouveau chapitre de la règle canonique de l’Église, ce qui peut faciliter l’émergence de nouvelles fondations.
J’ai personnellement rencontré Mgr Alvaro de nombreuses fois, à Rome, puis séminariste en Espagne, puis jeune prêtre peu après mon ordination, et à nombre d’occasions lors de ses visites aux USA, pays qu’il tenait en grande affection. J’ai eu ainsi le rare privilège de passer personnellement du temps en compagnie du Bienheureux Alvaro.
Une fois — occasion d’immense importance pour moi — je l’accrochai dans le hall, pour lui dire mon vœu d’être ordonné, et lui demander s’il m’en jugeait digne. Il passa un grand moment à me parler et m’écouter, alors qu’il était sur le départ pour une importante réunion au Vatican. Mais il donnait toujours priorité à ses fils et filles spirituels, comme doivent faire tous les pères.
Quelques années plus tard, peu après mon ordination, je le rencontrai et, à ma grande surprise, il me demanda de lui donner ma bénédiction : les rôles étaient inversés!
Lors de mon séjour à Rome, j’ai été spécialement impressionné par sa sérénité, sa gaieté, ainsi que par sa dévotion et sa loyauté envers le fondateur de l’Opus Dei, St. Josemaria.
Ceux qui n’ont pas eu le privilège de le connaître peuvent découvrir beaucoup en consultant les sites du Vatican et de l’Opus Dei, écrits et video pris lors de ses voyages de par le monde. [et une récente biographie en Anglais, du Professeur John Coverdale]
Que nous dirait-il depuis sa position privilégiée au paradis? Bien des choses, j’en suis certain. Mais par-dessus tout il se ferait l’écho de l’exhortation du fondateur de l’Opus Dei (qui, bien sûr, est celle de l’Église) : « Soyez des saints !»
Que retenir de ses propres qualités et de ses actes? Voici ma sélection (mais il y a tant à citer . . . ) :
-1 – Sa loyauté et son service pour l’Église et le Saint Père.
– 2 – Sa loyauté envers sa vocation à l’Opus Dei et son fondateur.
– 3 – Sa gaieté — toujours souriant, même dans les pires difficultés.
– 4 – Son amour pour les pauvres, révélé par ses nombreux efforts pour les aider, particulièrement en Afrique ainsi qu’en d’autres régions en voie de développement.
– 5 – Son amour pour les prêtres, réguliers comme séculiers.
– 6 – Son travail inlassable au cours du Concile Vatican II, où il joua un rôle important pour la mise au point des documents finaux.
– 7 – La fondation, à la demande du pape, Saint Jean-Paul II, de l’Université Pontificale de la Sainte Croix, maintenant en pleine expansion à Rome.
– 8 – Son amour pour Notre-Dame et le Rosaire, comme le montrent entre autres ses nombreuses visites à des Sanctuaires Mariaux dans le monde entier.
– 9 – Son amour pour l’Eucharistie fut couronné à la fin de son existence quand, après avoir célébré la Sainte Messe au Cénacle, là où Jésus partagea son dernier repas, Don Alvaro retourna à Rome pour être enlevé au ciel peu après son quatre-vingtième anniversaire.
Demandez son intercession auprès de Dieu pour une guérison et — qui sait — vous pourriez être celui ou celle qui participe à sa canonisation, et irez à Rome pour les cérémonies de canonisation, bénéficiaire du miracle accordé par Dieu à son intercession.
12 octobre 2014.
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/blessed-alvaro-del-portillo.html
Photo : St. Josemaria Escriva (à gauche) et le Bienheureux Alvaro del Portillo.