Le procès de Viviane Amsalem : divorce à l’israélienne - France Catholique
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Pâques. La foi des convertis
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Le procès de Viviane Amsalem : divorce à l’israélienne

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Si la banalisation du divorce est une réalité dans nos contrées, la réalité est tout autre ailleurs, et notamment en Israël, comme le montre le formidable film « le procès de Viviane Amsalem ».

Procès et non pas divorce car il s’agit bien d’un procès devant le tribunal rabbinique, celui d’une femme Viviane Amsalem qui, séparée de son mari depuis des années, demande que le tribunal rabbinique lui accorde le divorce et sa liberté. Un procès qui va durer 5 ans car en Israël, c’est au mari qu’il appartient d’abord de dire oui. Le divorce ne peut être prononcé par les juges qu’à cette condition- là. Or l’époux de Viviane, Eliakou, ne le veut pas et il s’obstine à refuser à sa femme ce qu’elle lui demande, alors même qu’au regard de la loi, cette dernière n’est pas en faute.

Le divorce s’apparente bien davantage à une répudiation faite par l’époux qu’à une séparation mutuellement consentie. La seconde condition est que les juges acceptent : or ces 3 hommes ne comprennent pas ce que Viviane, qui n’est même pas battue, peut reprocher à son mari. A leur regard, elle n’existe qu’en tant qu’épouse qui met en danger l’ordre de la société, parce qu’elle veut justement exister. D’ailleurs n’a-t-elle pas été vue à la terrasse d’un café en compagnie de son avocat ?

Tout se passe dans le huis clos du tribunal entre 4 murs ; entre les époux, c’est le mur du silence ; cela pourrait être sordide : c’est très drôle par moments et émouvant, en particulier quand Viviane, que l’on refuse d’écouter, explose. Même quand elle croit enfin gagner, son mari recule toujours pour la soumettre à son bon vouloir. Le divorce, quand il est trop facilité par la loi, fragilise effectivement une société mais quand il ne dépend que de la bonne volonté des maris et des rabbins, pour devenir prétexte à la soumission des femmes, il interroge de la même manière. D’autant qu’il n’est question ici que de mariage religieux, car le mariage civil n’existe pas en Israël. Drôle de conception du mariage où les droits et les devoirs des époux, selon qu’ils soient hommes ou femmes, ne sont pas les mêmes.

« Une séparation » avait enthousiasmé le public. Il serait dommage que « le procès de Viviane… », tout aussi fin et remarquablement interprété, ne remporte pas le même succès.