Le gouvernement allemand se dispose à autoriser l’exploitation du gaz de schiste par fracturation hydraulique. Son ministre de l’Economie l’a annoncé officiellement à la Commission des finances du Bundestag. Ce procédé de la fracturation hydraulique sera applicable sur 86% du territoire allemand, en dehors des zones humides protégées. Les autorités régionales des « Länder » pourront être habilitées à accepter cette formule. Outre-Rhin, les partisans du gaz de schiste espèrent trouver des gisements dans les dix prochaines années, et réduire ainsi un peu la dépendance énergétique actuelle de l’Allemagne vis-à-vis de la Russie.
C’est une orientation entraînée par l’actuelle crise ukrainienne : dès le mois de mars, la chancelière Angela Merkel avait prévenu que cette crise géopolitique à l’Est allait obliger son pays à mettre en œuvre une nouvelle conception de sa politique énergétique. Aujourd’hui, Berlin est le principal client européen de la puissante compagnie russe Gazprom, avec 35% de ses importations de gaz en provenance de Moscou. Mais l’adoption du gaz de schiste, toujours décriée par les « Verts » de la mouvance écologiste allemande, ne serait qu’une solution tout à fait limitée à cette dépendance. Plutôt un signe de volonté politique de prise de distance qu’une alternative économique de poids, semble-t-il.